L’impact de la santé mentale, physique et affective sur la sexualité du couple
Est-il temps de consulter un professionnel ?
D’une manière générale, il est important de consulter un professionnel, quel que soit le trouble, avant que celui-ci ne s’installe durablement et provoque ressentiment et fermeture à l’autre.
La santé physique
Du côté du symptôme physique, le gynécologue sera à l’écoute des douleurs ligamentaires, musculaires, de sciatique et cruralgie, des troubles digestifs et du sommeil pendant la grossesse.
Il sera pareillement à l’écoute lorsque la femme sera sujette à des douleurs résiduelles après l’accouchement. Celles-ci, si elles perdurent, peuvent présenter un effet dommageable sur la sexualité du couple.
Les séances de kinésithérapie et ostéopathie offrent également un bienfait. Si elles sont centrées sur le corps, elles ouvrent aussi un espace de parole rassurant.
La santé psychique
La souffrance psychique est tout autant préjudiciable. Si ce qu’on nomme le baby blues de la jeune accouchée dure plus de quelques jours, il est préférable de ne pas attendre un état dépressif pour consulter un psychologue, voire un psychiatre en cas de troubles graves (grosses angoisses, insomnies ou apathie). Le coparent, d’ailleurs, peut également se sentir déprimé.
Devenir parent engage le présent et l’avenir mais aussi le transgénérationnel. Devenir parent réveille l’histoire ancienne d’enfant avec ses propres parents. Devenir parent bouleverse l’ordre des choses lors du passage de fils ou fille à père ou mère, en se sentant soudain investi du bien-être de son enfant. Donner la vie et le « maintenir en vie » représentent une responsabilité toute nouvelle qui peut sembler écrasante.
N’oublions pas la fatigue, qui peut virer parfois à l’épuisement quand le nourrisson prend son temps pour « faire ses nuits ». Autant d’éléments qui ont un impact sur la sexualité du couple. La tendresse, l’attention à l’autre peuvent encore exister mais faire l’amour devient une gageure.
Alors oui, il demeure important de ne pas hésiter à consulter des professionnels car toute écoute bienveillante seul(e) ou en couple accompagnera chacun(e) dans ces moments de turbulence, et évitera peut-être que le sentiment de culpabilité n’aggrave la situation.
Geneviève WROBEL, psychologue clinicienne, Paris