La bronchiolite est une infection qui touche principalement
les nourrissons et les enfants de moins de 2 ans. C’est une maladie virale due au Virus Respiratoire Syncytial (le VRS) qui touche
les petites bronches — d’où le terme de bronchiolite, ce qui le différencie d’une bronchite qui atteint les grosses bronches.
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
En pratique, cette inflammation des petites bronches est responsable d’une augmentation des sécrétions qui, en obstruant ces bronches de très faible calibre,
empêche l’oxygène de parvenir jusqu’aux alvéoles pulmonaires. C’est ce qui fait la gravité de cette infection, qui demeure heureusement en principe bénigne.
Il s’agit d’une pathologie qui évolue de manière épidémique,
extrêmement contagieuse (via la toux, les éternuements, le mouchage des enfants) puisqu’elle touche parfois jusqu’à un tiers des enfants de moins de 2 ans ! L’épidémie court habituellement d’octobre à janvier. L’hiver 2022-2023 est emblématique à cet égard puisque de nombreux services de pédiatrie et de réanimation se sont trouvés en difficulté, faute de lits et de personnel suffisants.
Quels sont les symptômes de la bronchiolite ?
Les symptômes sont ceux d’une
rhinopharyngite fébrile « banale » associés à une toux, d’abord sèche, pouvant ensuite devenir « grasse ». La respiration peut être accélérée et devenir sifflante.
Une consultation médicale est indispensable, d’autant plus urgente que l’enfant est jeune (
a fortiori s’il est né prématurément ou s’il est porteur d’une pathologie cardiaque ou respiratoire connue). Les formes graves de bronchiolite touchent généralement les bébés de moins de 6 mois.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Certains signes doivent alerter et
inciter à se rendre aux urgences pédiatriques :
- Une somnolence ou un bébé peu tonique et peu réactif – ou à l’inverse, agité avec des pleurs incessants ou des gémissements ;
- Une coloration bleutée des ongles et des lèvres ;
- Une respiration difficile, avec des efforts respiratoires visibles ;
- Une respiration très rapide ou au contraire lente et irrégulière ;
- Des vomissements et une toux incessante.
L’infection se transmet le plus souvent par simple contact et fortement contagieuse, notamment en collectivité. Il faut donc régulièrement
se laver les mains et utiliser le gel hydroalcoolique.
Les personnes malades qui s’occupent des bébés doivent
porter un masque lorsqu’elles changent ou nourrissent le bébé. Les objets que le bébé met à la bouche doivent être
lavés régulièrement (doudous, cuillères ou
tétines).
Même (ou surtout) en période hivernale, il faut
bien aérer les pièces de vie et la chambre du bébé.
En période épidémique, il est préférable de
ne pas emmener les bébés dans les lieux publics ou confinés (centre commercial, transports en commun).
Avez-vous pensé à la vaccination ?
Si votre bébé aura moins de 6 mois dans les périodes de octobre à février, périodes d’épidémie de bronchiolites, alors ces deux options sont possibles, comme l’explique la
HAS.
- Option 1 : La mère peut être vaccinée (Abrysvo) pendant la grossesse. Pour une immunité maximale, le vaccin doit être administré entre le 8ᵉ mois de grossesse ou au moins 14 jours avant l’accouchement. Ainsi, elle fabrique des anticorps contre le virus, qui seront transmis au futur bébé via le placenta. Ce vaccin assure une protection optimale du nourrisson dès la naissance, puis son efficacité diminue progressivement entre 3 et 6 mois. Il est à noter que ce vaccin est pris en charge à 100 % au titre de l’assurance maternité.
- Option 2 : Si le vaccin n’a pas été administré pendant la grossesse, le bébé peut recevoir une injection préventive à la naissance (fortement recommandé) : un anticorps contre le VRS, Beyfortus, très souvent proposé en maternité avant la sortie du nouveau-né. Cette injection assure une protection maximale du nourrisson 6 jours après son administration et dure au moins 5 mois. Il est à noter que ce médicament est remboursé à 30 % par l’Assurance Maladie, et que le reste à charge est, dans 95 % des cas, pris en charge par les mutuelles complémentaires santé.
Que vous optiez pour la première ou la deuxième solution, retenez que ce traitement préventif réduit significativement le nombre de formes graves du VRS et les hospitalisations.
Dans tous les cas, nous vous recommandons d’en parler à votre sage-femme ou à votre médecin traitant afin de vous faire votre propre opinion et de prendre votre décision.
Quel que soit votre décision, il sera respecté.
Quel est le traitement de la bronchiolite ?
Nettoyer le nez au sérum physiologique et faire tomber la fièvre avec du paracétamol : voici les principes de base du traitement de la bronchiolite. Comme il s’agit d’une maladie virale et en dehors d’une surinfection bactérienne, les antibiotiques seront inefficaces.
Il faudra donner à votre enfant, une alimentation fractionnée plus régulièrement. Ayant du mal à respirer, il va avoir plus de mal à respirer. Enfin votre enfant aura besoin de beaucoup de repos.
Bien entendu, le traitement pourra être bien plus agressif en cas de nécessité d’une hospitalisation, le bébé pouvant nécessiter de l’oxygène ou des perfusions en cas de déshydratation.