Rappel sur le cycle menstruel

Le cycle menstruel est un cycle périodique composé de phénomènes physiologiques préparant l’organisme de la femme à une éventuelle fécondation.

Le cycle apparaît en moyenne à l’âge de 12 ans (avec de grandes variations familiales). Il est contrôlé par des hormones et dure environ 28 jours.

Les ovaires contiennent les follicules dont le capital a été acquis dès le stade embryonnaire. Ces follicules sont sensibles à l’hormone FSH, produite par l’hypophyse, au-dessus d’un certain seuil.

Au début du cycle, les valeurs de FSH augmentent lentement jusqu’à ce que ce seuil soit dépassé.

Un groupe de follicules est alors stimulé vers une croissance active. Plusieurs jours sont nécessaires aux follicules pour produire une quantité d’oestrogène suffisante afin d’aller exercer un rétrocontrôle au niveau de l'hypothalamus et lui indiquer que le seuil de FSH a été franchi.

Proche de l'ovulation, le follicule dominant produit rapidement un taux croissant d’oestrogènes qui va supprimer la production de FSH, repassant sous la valeur seuil et permettant de réduire l’apport nécessaire aux autres follicules, toujours dans la course à l’ovulation.

Sous l’influence de l’oestrogène, l'hypothalamus va entraîner une décharge massive de LH. Cela va initier la rupture du follicule, et donc l’ovulation au bout de 24 à 36 heures. On assiste alors à une baisse brutale du taux d'oestrogène et de LH.

Après l’ovulation, le follicule qui contenait l’ovule va se transformer en corps jaune et va produire une seconde hormone : la progestérone. La disparition du corps jaune va induire une diminution progressive du taux de progestérone et l’apparition des règles, caractérisée par la destruction de la paroi utérine et la reprise des activités de contraction du muscle utérin. L’objectif est de préparer l’utérus à un nouveau cycle menstruel.

Figure 4 : Évolution du taux d’hormones au cours du cycle menstruel

Le rôle des hormones sexuelles chez la femme enceinte

En cas de fécondation, le corps jaune est maintenu en vie. Il continue de se développer sous l’influence d’une hormone : la HCG (human chorionic hormon). Cette hormone est sécrétée par la couche supérieure de l'œuf formé par la fécondation (le trophoblaste). Le niveau de progestérone est alors maintenu dans le sang et augmente progressivement. Le déclenchement des règles est ainsi inhibé afin de permettre à l’embryon d’être maintenu en place au niveau de la paroi utérine. Le corps jaune finit par disparaître au bout de 6 semaines, la production de HCG et de progestérone étant désormais assurée par le placenta.

Pendant la grossesse, l’action de la progestérone est dominante par rapport à celle des oestrogènes. En plus du maintien du calme utérin décrit préalablement, la progestérone stimule le développement des glandes mammaires au niveau des seins.

Une autre hormone prépare la femme enceinte à l’allaitement : il s’agit de l’hormone lactogène placentaire (HPL). Elle a un rôle lactogénique : elle stimule la production de lait maternel en mobilisant les acides gras libres ainsi que l’azote, le potassium, le phosphore et le calcium.

À l’approche du terme de la grossesse, le taux de progestérone diminue fortement et laisse place à une augmentation du taux d'oestrogènes. Dans ce moment clé, le rôle des oestrogènes est de sensibiliser le muscle de l’utérus à l’action d’une nouvelle hormone : l’ocytocine.  

L’ocytocine a un triple rôle :

  • Elle permet le déclenchement des contractions en fin de grossesse ;
  • Elle permet l’évacuation du lait par des canaux spécifiques en complément des actions de succion du mamelon par l’enfant ;
  • Elle permet la réparation de l’utérus après l’accouchement.

L’ocytocine est aussi une hormone responsable de l’attachement entre la mère et l’enfant.

La montée de lait qui apparaît dans les jours suivant l’accouchement est due à l’action de la prolactine. Cette hormone, fabriquée par l’hypophyse, stimule également la croissance des glandes mammaires et permet de déclencher la sécrétion de lait. On assiste à un renversement de l’équilibre progestérone/prolactine. L’action de la prolactine permet aussi d’empêcher le retour des règles.

Ainsi, chez une femme qui fait le choix de ne pas allaiter, le retour des règles se fera dans les 4 à 6 semaines suivant l’accouchement. A contrario, chez la femme qui choisit d’allaiter, le retour des règles s’effectue plus tard, souvent à la fin de la période d’allaitement.

Figure 5 : Évolution des hormones au cours de la grossesse*

*David R. Grattan et al. Chapitre 2 - Neurophysiological and cognitive changes in pregnancy, Handbook of Clinical Neurology, Elsevier, Volume 171, 2020, Pages 25-55, ISSN 0072-9752, ISBN 9780444642394, https://doi.org/10.1016/B978-0-444-64239-4.00002-3.

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