À partir de 4 mois, on peut rencontrer des situations où le sommeil de l’enfant devient un réel défi pour les parents. La « régression du sommeil » des 4 mois est passée, mais les problèmes de sommeil demeurent ou apparaissent soudainement. Les parents sont souvent très démunis face aux courtes siestes, aux endormissements accompagnés de pleurs, aux nombreux réveils nocturnes… Si vous vous trouvez dans un de ces cas de figure, voici quelques conseils pratiques pour améliorer le sommeil de votre bébé.

Respecter les besoins en sommeil du bébé selon son âge

Le manque de sommeil diurne se reflète sur le sommeil de nuit, et vice versa. Il est donc important qu’un enfant fasse des siestes, avec le nombre et la durée préconisés pour son âge. Un enfant qui fait des siestes et qui est bien reposé ira se coucher plus facilement le soir et dormira plus paisiblement.

N’hésitez pas à l’aider à prolonger ses siestes si elles sont courtes, afin de lui assurer une quantité et une qualité de sommeil suffisantes (la durée optimale d’une sieste est de 1 h 30).

Construire un rythme physiologique

Afin d’améliorer le sommeil du bébé, il faut éviter la fatigue et surtout la « sur-fatigue ». Un rythme régulier pendant la journée est une réponse efficace. À 4-5 mois, on peut commencer la construction du rythme physiologique. Pour ce faire, vous pouvez fixer les éléments suivants : l’heure du réveil le matin, les heures des siestes, l’heure du coucher le soir.

Le fait d'avoir un rythme régulier présente plusieurs atouts pour votre bébé : les siestes sont d’une meilleure qualité et durée, le sommeil de nuit est mieux installé et le bébé est de bonne humeur. Cela présente également des avantages pour vous : une prévisibilité dans la planification de votre journée et plus de facilité pour les couchers.

Garder un équilibre entre le temps actif et le temps calme

Pour mieux dormir, il est important d’avoir une activité physique : les balades et les jeux actifs et physiques permettront de dépenser de l’énergie, d’accumuler une bonne fatigue et d’être prêt pour le sommeil.

En revanche, le soir, après être rentrés chez vous, organisez avec votre bébé un temps calme au moins pendant l’heure qui précède le coucher. Préférez les activités tranquilles, qui pourront ralentir le système nerveux : feuilletez des livres, construisez des pyramides, laissez-le prendre et poser des objets dans une boîte...

Pour favoriser la somnolence, réduisez petit à petit les lumières, éteignez la télévision et autres écrans. Parlez moins fort, mettez une musique douce – tous ces éléments vont créer une ambiance propice à l'endormissement. L’objectif du temps calme est de créer un petit pont entre la période active et le sommeil, pour préparer psychologiquement et physiquement le bébé à dormir.

Instaurer le rituel du coucher

Moment de passage entre éveil et sommeil, le rituel du coucher est une étape indispensable pour un endormissement serein. Avant d’éteindre la lumière, profitez de ces 15 à 30 minutes (en fonction de l’âge) pour lire une ou deux histoires, pour faire des câlins, pour échanger quelques mots doux.

Le secret de la réussite du rituel est dans sa répétition : tous les soirs les mêmes étapes, la même séquence. Il sera préférable que votre rituel comporte un début (par exemple fermer les volets) et une fin (éteindre la veilleuse avant de partir de la chambre).

Coucher le bébé entre 19 h et 20 h

Il est prouvé physiologiquement que le sommeil le plus profond a lieu en première partie de nuit. Si vous couchez votre bébé plus tôt le soir (entre 18 h et 20 h), vous lui offrez donc l’opportunité d’être plus reposé, de dormir plus longtemps et de se réveiller le lendemain bien reposé et de bonne humeur.

Apprendre aux enfants à s’endormir de manière autonome

Les réveils nocturnes, en dehors de conditions défavorables et d'un rythme irrégulier et chaotique, peuvent s'expliquer par les habitudes liées au sommeil (ou associations au sommeil). Plus précisément, si le bébé s’endort uniquement avec votre aide active, il est probable qu’en se réveillant entre ses cycles de sommeil, il attende la même aide que pour son endormissement.

À partir de 4 mois, il est donc bon de commencer à réduire ces associations : par exemple, en détachant l'enfant du sein avant le moment de l’endormissement ou en diminuant progressivement les bercements. Cela donnera plus d’autonomie au bébé lors de son endormissement.

En résumé

Le plus souvent, l’amélioration du sommeil du bébé est le résultat d’un ensemble de gestes et de démarches. Par exemple, l’instauration d'un rituel du coucher ne permettra pas à lui seul de résoudre le problème des réveils nocturnes. Néanmoins, on peut agir par la régularisation du rythme des siestes, une bonne organisation de la soirée, un coucher suffisamment tôt le soir, et enfin en favorisant un endormissement plus ou moins autonome. On pourra ainsi améliorer significativement le sommeil de nos enfants.

Anna VOLOSOVA
Consultante en sommeil de l’enfant
www.bebeaupaysdusommeil.com