Entrée en petite section, au CP, changement d’école en cours de route… S’il n’y a qu’un pas à franchir, il n’est pas des moindres, et de nombreux parents ressentent le besoin de s’y préparer pour mieux accompagner leur enfant à vivre sereinement cette étape. Alors nouvelle rentrée scolaire, nouvelle école, comment s’y préparer ?

La rentrée en maternelle

Du point de vue des parents, l’entrée en petite section de maternelle signe la fin de la toute petite enfance. Finie l’assistante maternelle (si ce n’est pour des temps périscolaires), finie la crèche aussi. Désormais, l’enfant sera évalué sur sa capacité à entrer dans les apprentissages et sur ses aptitudes à attendre son tour, à écouter, à appliquer une consigne, à dialoguer.

Du point de vue de l’enfant, entrer en maternelle, c’est « devenir grand », mais pourtant paraître bien petit dans la cour de récréation aux côtés d’élèves plus âgés. C’est mettre en action sa curiosité naturelle et son goût de la découverte, mais c’est aussi découvrir qu’en environnement collectif, des règles sociales sont nécessaires et que l’on doit s’y conformer très vite.

Il n’est pas rare d’ailleurs qu’après quelques semaines, l’enfant dise « C’est bon, j’ai vu ce que c’était l’école, je voudrais retourner à la crèche / chez nounou maintenant ! ». Dans ce cas, n’hésitez pas à vous rapprocher de l'enseignant·e pour voir comment aider votre enfant à percevoir ce cadre comme une façon d'organiser la place de chacun, et non comme un carcan.

La rentrée au CP

L’entrée au CP constitue, elle, LA grande étape de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul. On y associe souvent les enjeux liés à la réussite scolaire et au devenir de l’enfant. Cette rentrée vient parfois réveiller chez les parents leurs propres angoisses de réussite et, pour certains, le souvenir douloureux de leurs échecs scolaires.

Il est important de garder en tête que les échecs construisent les apprentissages, et que chaque enfant a ses faiblesses à encourager mais aussi ses forces à féliciter, de façon à ne pas lui transmettre de pression inutile.

Pour l’enfant qui entre au CP, il redevient le plus petit de la cour de récré, mais il découvre dans le même temps de nouvelles façons de travailler :

  • des cahiers et manuels dans chaque matière ;
  • un cartable ;
  • un cahier de texte pour organiser les leçons à revoir le soir ;
  • le fait de rester assis en classe.

C’est une façon nouvelle d’organiser son travail et de solliciter ses capacités attentionnelles.

Découvrir son école

De nombreuses écoles organisent des moments « passerelles » pour permettre à l’enfant de visiter sa future école, la cantine, la cour de récréation. Cela lui permet de mieux se préparer à son futur environnement.

Si cela ne vous est pas proposé ou si ce n’est pas possible en raison d’un déménagement dans l’été qui précède la rentrée, vous pouvez faire une ou plusieurs fois avec votre enfant l’itinéraire qui le conduira à l’école. Observez celle-ci depuis l’extérieur, de sorte qu’il s’approprie déjà un peu son quartier, cette école et sa cour de récréation, l’endroit où vous le déposerez, celui où vous le récupérerez après la classe, etc.

Proposer des devoirs de vacances pour préparer la rentrée scolaire ?

Deux mois de vacances d’été, c’est bien long. Et il peut être difficile pour l’enfant de se remettre dans les apprentissages après deux mois en « off ». Pour autant, le repos est nécessaire, autant que le fait de se reconnecter à « la vraie vie » avec des activités de vivre ensemble et de plein air.

Alors légitimement, les parents se demandent s’il vaut mieux mettre en place des cahiers de vacances ou s’il est préférable de lâcher prise. Les avis à cet égard divergent. Dans tous les cas, il faut garder en tête ces deux fondamentaux :

  • L’enfant a véritablement besoin de repos, de se reconnecter avec l’extérieur et de vivre à son rythme ;
  • L’enfant apprend naturellement.

Vous avez prévu de rendre visite à Papy ? C’est parfait, regardez sur la carte où cela se trouve ! C’est l’occasion de reparler pays, région, département, ville, rue, de découvrir comment se lit une carte et sa légende.

Compter les voitures bleues sur le chemin est un exercice de numération et de discrimination visuelle adapté aux plus jeunes.

Une recette de cuisine est l’occasion de conversions de contenances et de masses pour les enfants plus grands.

Bref, avec un peu d’imagination, le quotidien est l’occasion de mettre en œuvre un nombre incalculable de compétences découvertes et acquises dans le cadre scolaire, et d’y donner sens au travers d’applications concrètes dans la vie de tous les jours.

S’approprier son matériel

Le matériel nécessaire en maternelle

Si votre enfant entre en maternelle, il vous sera probablement demandé un sac ou un cartable. Ne le choisissez ni trop petit, auquel cas votre enfant devra s’encombrer de matériel à porter dans les bras, ni trop grand, car cela le gênerait dans ses mouvements.

Le format idéal est un sac léger, constitué d’un seul compartiment mais suffisamment grand pour une pochette A4. En effet, l’usage principal du sac est de recueillir :

  • le doudou et la tétine éventuellement nécessaires au temps de sieste ;
  • un carnet de liaison entre l’école et la famille ;
  • mais aussi régulièrement une pochette ou un petit classeur pour que l’enfant puisse rendre compte à ses parents du travail effectué en classe.

En attendant la rentrée, il est peut-être si impatient de découvrir l’école dont on lui parle tant qu’il pourrait être tenté d’essayer son sac pour aller chez Mamie, faire les courses ou se promener au parc. N'hésitez pas à le lui permettre, ce sac étant finalement le seul élément concret auquel il puisse se raccrocher pour s’approprier son futur statut d’élève et s’y projeter.

Le matériel nécessaire en élémentaire

Si votre enfant entre en élémentaire, l’école maternelle lui a donné la capacité à entrer dans le statut d’élève. Cette condition est en effet indispensable à la réussite en élémentaire, puisque l’on attend désormais de l’enfant qu’il soit responsable de son matériel, qu’il sache en prendre soin, ne pas l’égarer et l’utiliser à bon escient.

Pour accompagner cette étape, ne négligez pas le choix du cartable : il doit être adapté à la taille de votre enfant, pouvoir s’ouvrir et se fermer facilement mais solidement, et lui permettre de s’organiser aisément (avec une ou deux séparations de l’espace intérieur du sac).

Si vous le pouvez, faites collaborer votre enfant au choix de certaines de ses fournitures (sa trousse et son cartable par exemple) pour augmenter sa motivation aux activités scolaires.

Choisissez du matériel adapté à la taille de votre enfant, à son utilisation s’il est gaucher, et prévoyez-le suffisamment robuste pour ne pas avoir besoin de le remplacer dès les premières semaines d’utilisation.

Instaurer des petits rituels

Trouver le bon rythme et la bonne organisation pour l’année scolaire suppose de la méthode et un minimum de rigueur. Les rituels rassurent l’enfant et l'aident à anticiper ce qu’on attend de lui.

Le soir, prévoyez suffisamment de temps avant le coucher pour refaire son cartable et préparer ses vêtements pour le lendemain. Cela lui permet d’avoir l’assurance de disposer de suffisamment de temps le lendemain matin pour se préparer, de tout retrouver, et donc de pouvoir dormir serein.

De la même façon, mieux vaut réveiller votre enfant suffisamment tôt pour lui permettre d’être prêt avant l’heure, plutôt que de lui imposer un timing serré qui l’oppresse dès le lever.

Enfin, au retour de l’école, ritualisez le moment des devoirs pour le rendre plus acceptable, même les jours où la motivation est moindre. Le rôle des devoirs à la maison est de montrer à votre enfant qu’il est soutenu par ses parents : soyez curieux de ce qu’il a appris aujourd’hui, montrez votre motivation à relire ses leçons et à vérifier qu’il les a comprises. Montrez-lui ainsi que vous êtes un relais et un soutien dans ses apprentissages.

Évitez également les comparaisons avec le grand frère, la cousine ou les camarades de classe. Chaque enfant est unique et dispose de forces qui lui sont propres, autant que de faiblesses. Ni le stress ni la pression n’ont jamais permis aux enfants de mieux les dépasser !

Proposer des activités extra-scolaires ?

Les activités extra-scolaires apportent des bienfaits indéniables, en permettant à l’enfant de développer ses compétences sociales, de se dépasser dans un domaine qui le passionne, de se divertir.

Veillez toutefois à ce que votre enfant ait encore le temps d’être un enfant ! Un emploi du temps trop riche entre école, garderie et activités diverses, ne laissant plus le temps de jouer, rêver et imaginer à la maison, empêche l’enfant d'acquérir d’autres compétences tout aussi essentielles à son développement.

Michèle Prados, infirmière puéricultrice