Les pleurs sont le seul moyen dont dispose votre enfant pour vous faire savoir qu’il ressent de la faim, du sommeil, de l’inconfort, de la douleur, de la solitude ou encore le besoin d’être rassuré. Ils constituent son premier moyen de communication. En répondant au besoin qu’exprime votre bébé, vous lui permettez de comprendre la réciprocité des échanges.

Apprendre à connaître son bébé

Comprendre les pleurs de son bébé n’est pas chose facile, surtout les premières semaines.

Il faut prendre le temps de la rencontre, de faire connaissance avec son bébé, de faire des essais, des erreurs, mais aussi d’opérer des réajustements. Il est fréquent pendant cette période de ressentir de l’incompétence, de la culpabilité à ne pas savoir « décoder » les besoins de son bébé, ainsi que de la vulnérabilité.

Parce que oui, un bébé qui pleure, c’est fatigant, épuisant, irritant. Vous avez le droit de ressentir tout cela, et cela ne fait pas de vous un mauvais parent pour autant. Sachez accueillir votre émotion et percevoir vos limites. Si vous vous sentez à bout et qu'il n'est pas possible de passer le relais, n'hésitez pas à vous isoler après avoir mis votre bébé en sécurité dans son lit, de façon à prendre le temps de passer à une émotion moins difficile.

Et puis, prendre votre bébé dans vos bras et lui dire « J’ai compris que tu essaies de me dire quelque chose », c’est déjà répondre à ses pleurs, même si vous n’avez pas su identifier aussi vite que vous l’auriez souhaité le besoin qu’il exprimait au travers de ceux-ci. Sachez qu’un bébé ne « décide » pas qu’il « veut » les bras, il en a véritablement besoin : c'est pour lui le seul moyen d’être rassuré.

Les pleurs du soir ou « pleurs de décharge »

Au cours des 3 premiers mois, et probablement plus intensément autour de 6 semaines, vous pouvez observer que votre enfant semble inconsolable, sauf s’il est porté, bercé, promené. Cela commence généralement en fin d’après-midi, jusqu’à la tombée de la nuit. Pendant la grossesse, vous observiez peut-être que c’était la période pendant laquelle il était le plus actif.

On peut donc aisément penser que c’est à ce moment-là de la journée que votre tout-petit vit le plus difficilement la perte de ses repères utérins : le flottement dans le liquide amniotique, sa chaleur enveloppante, les contours utérins rassurants, le bercement de votre démarche, les bruits de votre cœur et de votre digestion…

Fatigué par ailleurs par la richesse des informations qu’il a accumulées au cours de sa journée, il libère ainsi sa tension et manifeste le besoin de retrouver un peu ces sensations. On appelle cela les « pleurs de décharge ».

Répondre aux besoins de son bébé

En réponse aux besoins exprimés par votre bébé à ce moment-là, vous pouvez le porter en écharpe ou en peau à peau, pour lui permettre de retrouver ces repères. Si vous n’êtes pas très à l’aise avec ces pratiques ou qu’elles vous sont difficiles à mettre en œuvre, la promenade en poussette peut lui permettre de retrouver certaines des sensations qui l’apaisent, notamment les bercements. L'emmaillotage peut également l'aider à se sentir enveloppé, regroupé.

Chaque bébé est différent et vous allez progressivement affiner la connaissance et la compréhension de votre enfant, grâce à votre observation de ses comportements et des mimiques qui accompagnent ses pleurs. Si vous êtes inquiets et ne le trouvez pas « comme d’habitude », le mieux est de consulter un professionnel de santé pour vérifier que votre bébé n’a pas d’autre raison de pleurer.

Michèle Prados, infirmière puéricultrice

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