La loi du 30 décembre 2017 rend désormais obligatoires 11 vaccins pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, jusqu’à leurs 2 ans, sauf contre-indication médicale.

Ces vaccins concernent 11 maladies : la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole.

Aujourd’hui, ces 11 vaccins sont généralement demandés pour pouvoir inscrire votre enfant en crèche, à l'école, en garderie, en colonie de vacances ou dans toute autre collectivité d’enfants.

Il est important de souligner que malgré le caractère obligatoire de ces 11 vaccins, toute vaccination doit être soumise à un avis médical. En effet, certaines personnes peuvent présenter des contre-indications à un vaccin.

Quelles sont les causes et conséquences de ces 11 maladies pour lesquelles un vaccin est obligatoire ?

Diphtérie, tétanos et poliomyélite

La diphtérie

La diphtérie est une infection respiratoire causée par plusieurs types de bactéries. Elle peut se manifester par une forme grave avec une atteinte du système nerveux central, de la gorge ou d’autres organes, pouvant entraîner un décès. Les formes les plus courantes se manifestent par des infections cutanées. La diphtérie se transmet par voie aérienne (éternuements et toux) et cutanée lors de contacts directs avec des malades ou des porteurs sains (des personnes infectées mais qui ne présentent pas de symptômes).

Le tétanos

C’est une maladie infectieuse aiguë causée par des bactéries. Elle se contracte par l’infection d’une plaie cutanée ou d’une blessure, mais ne peut pas se transmettre d’un individu à un autre. Les agents infectieux de ces bactéries peuvent se trouver partout dans l’environnement : sur la peau, sur les objets rouillés (clous, barbelés, aiguilles), dans les déjections d’animaux, sur les sols… Le tétanos se manifeste généralement 14 jours après l’infection (plus largement entre 3 et 14 jours), avec différents symptômes : crampes au visage, spasmes musculaires, convulsions, maux de tête…

La poliomyélite

C’est une maladie infectieuse aiguë et très contagieuse, provoquée par un virus pouvant causer une paralysie irréversible en quelques heures. Elle touche en particulier les enfants de moins de 5 ans. Elle se transmet d’un individu à un autre, le plus fréquemment par voie fécale-orale, et moins souvent par l’ingestion d’aliments, d’eau ou de boissons contaminés par les selles d’une personne porteuse du virus.

Comment se déroule la vaccination DTP ?

Vous entendrez régulièrement parler du vaccin « DTP » regroupant ces 3 maladies. Une première injection est réalisée à 2 mois, une deuxième à 4 mois et un rappel à 11 mois. D’autres rappels seront à effectuer à différents âges : à 6 ans, entre 11 et 13 ans, à 25 ans, à 45 ans, à 65 ans, puis tous les 10 ans.

La coqueluche

C’est une infection respiratoire très contagieuse provoquée par une bactérie et en pleine recrudescence en France. Elle se manifeste d'abord par un écoulement nasal pouvant durer jusqu’à 2 semaines, puis par des quintes de toux épuisantes et persistantes pouvant durer plusieurs semaines. Elle se transmet par voie aérienne par un contact direct avec les personnes infectées (gouttelettes de salive émises lors de la toux par exemple).

Comment se déroule la vaccination contre la coqueluche ?

Une première injection a lieu à 2 mois, une deuxième à 4 mois et la dernière à 11 mois. Des rappels sont conseillés aux âges suivants : à 6 ans, entre 11 et 13 ans et à 25 ans. Les futurs parents sont particulièrement concernés car leur vaccination protège les nourrissons de moins de 6 mois, dont la vaccination n’est pas complète.

À noter que l’infection par la coqueluche n’est pas immunisante. Il est en effet possible de contracter la coqueluche plusieurs fois dans sa vie. C’est pourquoi il est important de respecter le processus de vaccination dans son intégralité. C'est le cas en particulier chez les personnes fragiles et à risque, les bébés de moins de 6 mois, les femmes enceintes et les personnes âgées, pour lesquelles les conséquences de la maladie peuvent être graves.

L'Haemophilus influenzae de type b

C’est une bactérie à l’origine d’infections respiratoires aiguës et de méningites, en particulier chez l’enfant de moins de 5 ans. La méningite est une infection des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière, pouvant entraîner de graves conséquences neurologiques. La bactérie se transmet par voie aérienne, par exemple via les gouttelettes de salive émises par les personnes infectées. Les méningites à Haemophilus influenzae de type b sont devenues très rares grâce à la couverture vaccinale.

Comment se déroule la vaccination contre l’Haemophilus influenzae de type b ?

La vaccination se passe en 3 injections : une première injection à 2 mois, une deuxième à 4 mois et un dernier rappel à 11 mois. Un rattrapage est possible jusqu'à l’âge de 5 ans : consultez votre médecin pour plus d’informations.

Le méningocoque de type C

C’est une bactérie qui se développe dans le nez et la gorge, en particulier chez les jeunes enfants et adolescents. Elle est à l’origine de graves infections pouvant provoquer des méningites et des septicémies (passage des bactéries dans le sang), entraînant de lourdes conséquences. Quand les méningocoques se multiplient et parviennent à passer dans le sang, il s’agit alors d’une infection invasive à méningocoque (IIM). Le méningocoque se transmet par les voies aériennes (toux, postillons…).

Comment se déroule la vaccination contre le méningocoque de type C ?

Une première injection a lieu à 5 mois puis une seconde à 12 mois. Un rattrapage est possible à l’âge de 24 ans : consultez votre médecin pour plus d’informations.

Le pneumocoque

C’est une bactérie responsable de graves infections fréquentes comme des otites aiguës, des sinusites, des pneumonies mais aussi des septicémies ou des méningites. Le pneumocoque est présent dans les voies respiratoires et se transmet par voie aérienne avec des contacts rapprochés comme des baisers, de la toux, des éternuements…

Comment se déroule la vaccination contre le pneumocoque ?

La vaccination se passe en 3 injections : une première injection à 2 mois, une deuxième à 4 mois et le dernier rappel à 11 mois.

L'hépatite B

C’est une infection du foie due au virus de l’hépatite B (VHB). Ce dernier se transmet le plus souvent par voie sexuelle (sperme et sécrétions vaginales) et par voie sanguine (liquides issus d’une plaie, seringue contaminée chez les usagers de drogues, tatouage ou piercing avec un matériel non stérilisé, partage de brosse à dents, coupe-ongles, rasoirs…). Il peut également se transmettre de la mère à l’enfant pendant l’accouchement ou l’allaitement. Le plus souvent, l'hépatite B est bénigne, elle peut disparaître spontanément en plusieurs semaines. Mais dans environ 10 % des cas, le virus persiste dans le sang très longtemps (jusqu’à plusieurs années), provoquant des lésions du foie à l 'origine de cirrhoses ou de cancers. On parle d’hépatite B « chronique ». Très rarement, elle peut évoluer vers une forme grave nécessitant une greffe du foie, elle est alors dite « fulminante ».

Comment se déroule la vaccination contre l’hépatite B ?

La vaccination se passe en 3 injections : une première injection à 2 mois, une deuxième à 4 mois et le dernier rappel à 11 mois.

Rougeole, oreillons et rubéole

La rougeole

C’est une maladie infectieuse en recrudescence en France, due à un virus. Elle se manifeste d’abord par une forte fièvre environ 10 à 12 jours après l’exposition au virus, et pouvant durer jusqu’à 7 jours. La fièvre peut être accompagnée d’écoulement nasal, de toux, d’yeux rouges et d’une éruption de boutons. La rougeole est potentiellement dangereuse puisqu’elle peut favoriser une altération des défenses immunitaires et l’apparition d’autres infections (laryngite, otite, bronchite, pneumonie et encéphalite) avec de graves séquelles irréversibles. Très contagieuse, elle se transmet très facilement par les gouttelettes émises par la toux, les éternuements et les sécrétions nasales. Le virus pénètre d’abord dans les voies respiratoires puis se propage au reste de l’organisme.

Les oreillons

Il s'agit d'une maladie due à un virus, fréquente chez les enfants de plus de 2 ans mais qui peut également toucher les adolescents ou les jeunes adultes. Les premiers symptômes apparaissent environ 3 semaines après l’infection et se manifestent par une parotidite (inflammation des glandes salivaires parotides), l’apparition d’un gonflement devant les oreilles, des douleurs au moment de mastiquer et d'avaler, parfois accompagnées de fatigue et/ou de fièvre. Généralement bénigne, elle peut néanmoins entraîner des complications neurologiques ou génitales. Très contagieuse, elle se transmet par voie aérienne via des gouttelettes de salive émises par la personne infectée.

La rubéole

C’est une maladie contagieuse très fréquente due à un virus. Elle est généralement bénigne chez l’enfant, mais elle peut causer des anomalies congénitales si elle est contractée chez la femme enceinte. Une personne infectée peut présenter une fièvre modérée pendant 1 ou 2 jours, puis une éruption de petites taches rosées sur le corps, en particulier sur le thorax. Elle se transmet surtout par voie aérienne respiratoire, par la toux ou par les éternuements lors de contacts avec une personne porteuse du virus.

Comment se déroule la vaccination ROR ?

Vous entendrez régulièrement parler du vaccin « ROR » regroupant ces 3 maladies. La vaccination se fait en 2 injections : une première à 12 mois et une seconde entre 16 et 18 mois.

Les vaccins recommandés

Le méningocoque de type B

Il s'agit d'une infection bactérienne extrêmement grave, mortelle pour environ la moitié des sujets touchés et qui peut laisser de nombreuses séquelles aux autres. Les symptômes sont très souvent sévères : fièvre élevée, vomissements, somnolence, confusion, convulsions – avec comme particularité l’apparition de taches hémorragiques sur la peau (« en cartes de géographie »). La méningite à méningocoques constitue une urgence médicale extrême.

La vaccination spécifique contre cette infection, le BEXSERO, a été rendue obligatoire en Grande-Bretagne – mais en France, elle n’est que recommandée, en particulier aux sujets à risque ou en situation épidémique.

Comment se déroule la vaccination contre le méningocoque de type B ?

Le schéma vaccinal recommandé est de deux injections à deux mois d’intervalle (par exemple à 3 et 5 mois), avec un rappel à un an.

Les infections à rotavirus

Les rotavirus sont responsables d’infections digestives (les classiques gastro-entérites saisonnières). Il s’agit en général d’infections bénignes mais elles sont très fréquentes et entraînent parfois des formes graves, en particulier chez l’enfant de moins de 3 ans (environ 20 000 hospitalisations annuelles). Les symptômes sont ceux d’une « gastro » classique : vomissements, diarrhées, douleurs abdominales... C’est le risque de déshydratation qui provoque les formes graves.

Il existe deux vaccins contre ces infections : ROTARIX et ROTATEQ. À ce jour, ils ne sont pas obligatoires, ils ne sont que recommandés – par conséquent, ils ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale (environ 45-60 € par dose). À défaut de vaccination, les mesures d’hygiène, en particulier le lavage des mains, constituent la prévention essentielle.

Comment se déroule la vaccination contre les infections à rotavirus ?

Le schéma vaccinal est très précis :

  • 2 doses à 2 et 3 mois pour le ROTARIX ;
  • ou 3 doses à 2, 3 et 4 mois pour le ROTATEQ.

Ces deux vaccins s’administrent par voie orale.

La bronchiolite

Chaque année, 480 000 enfants sont touchés par cette infection respiratoire. 50 000 enfants de moins de 5 ans doivent être hospitalisés et, sur ce nombre, 2/3 d’entre eux ont moins d’un an. Ce sont ces enfants qui sont à risque de forme grave. D’ailleurs, en période épidémique, près de 50 % des lits de réanimation pédiatrique sont occupés par des enfants atteints d’une bronchiolite sévère.

Le BEYFORTUS est le premier vaccin contre la bronchiolite. Son efficacité a été démontrée grâce à une vaste étude portant sur 8 000 nourrissons (en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne), qui a permis de réduire de 83 % le nombre d’hospitalisations chez ces enfants.

L’objectif désormais est de parvenir à mettre ce vaccin sur le marché avant que ne commence la prochaine « saison » des bronchiolites, donc avant octobre 2023. Les enfants – selon leur mois de naissance – devraient bénéficier du vaccin dès leur naissance ou dans les quelques semaines qui suivent, afin d’être protégés pour l’épidémie de la saison suivante.

La période épidémique dure en effet 6 mois, d’octobre à mars, et le vaccin offre justement une excellente protection pendant les 6 mois qui suivent une injection unique.

La varicelle

Contrairement à la plupart des vaccins luttant contre les maladies infectieuses, le vaccin contre la varicelle (VARILRIX ou VARIVAX) n'est pas recommandé à tout le monde. En effet, avec une couverture vaccinale insuffisante, la maladie atteindrait plutôt les adultes (avec davantage de risque de formes graves).

Cette vaccination concerne les personnes qui n’ont jamais eu la varicelle dans l’enfance – ce qui est rare, puisque 90 % des adolescents sont immunisés. Elle n’est actuellement pas recommandée de manière systématique en France pour le nourrisson :

  • D’une part parce que la varicelle contractée pendant l’enfance est bénigne dans l’immense majorité des cas ;
  • D’autre part parce qu'il a été démontré que les personnes les plus à risque (femmes enceintes) sont déjà naturellement immunisées à 98 %.

La vaccination contre la varicelle est donc recommandée à partir de l’âge de 12 ans pour les personnes qui n’ont pas eu la varicelle et ne sont donc pas naturellement immunisées. Si le statut immunitaire n’est pas connu, un test sanguin à la recherche d’anticorps permettra de le vérifier.

On estime que cette vaccination doit être réservée :

  • Aux adolescents de 12 à 18 ans jamais immunisés ;
  • Aux femmes en âge de procréer, à condition d’avoir un test de grossesse négatif ;
  • Aux femmes non immunisées, après une première grossesse ;
  • Aux patients en attente d’une greffe d’organe ;
  • À toutes les personnes non immunisées en contact étroit avec des personnes immunodéprimées.

Références - Sites internet

Cet article est réservé
aux membres Malo premium
Découvrir Malo