Le sommeil du bébé et de l’enfant peut être perturbé par de nombreux troubles entraînant inévitablement une baisse de la qualité du sommeil des parents. Les troubles de l’endormissement de l’enfant, les réveils nocturnes, les terreurs nocturnes ou encore le somnambulisme chez les enfants plus grands sont des troubles fréquents et peuvent avoir des conséquences importantes sur l’équilibre familial.

Les besoins du nouveau-né

Dans nos cultures occidentales, le lit du tout nouveau-né est généralement installé dans la chambre de ses parents (c’est le « cododo »). Cela permet de favoriser l’installation de puissants liens d’attachement, d’aider à la mise en place de l’allaitement maternel et de simplifier la gestion des réveils nocturnes.

Un tout petit bébé peut réveiller ses parents toutes les trois heures (et parfois encore davantage) pour réclamer à téter ou demander à changer sa couche. Ainsi, les premières semaines de vie du bébé peuvent être particulièrement fatigantes pour les parents et notamment pour la mère – d’autant plus si elle allaite son bébé.

La fatigue maternelle et ses conséquences

La première conséquence inévitable des troubles du sommeil de l’enfant est donc une immense fatigue maternelle. La grossesse, l’accouchement et, juste après, les nuits entrecoupées sont vraiment épuisants. Il est très important de prévoir du temps dans la journée pour se reposer, de tenter de prendre le même rythme que son enfant et de savoir demander de l’aide à son entourage pour récupérer.

Du fait de son épuisement, l’état émotionnel de la maman est fréquemment modifié. Elle peut être davantage irritable, sensible, stressée ou triste et pourra même, dans les cas les plus difficiles, développer une dépression du post-partum. Bien sûr, la dépression du post-partum n’est pas uniquement liée au manque de sommeil chez la mère, loin de là. En revanche, cet épuisement peut clairement favoriser son apparition et son développement.

De plus, les femmes épuisées ont souvent tendance à perdre confiance en elles, à sous-estimer leurs capacités à s’occuper de leur enfant et à douter de leurs compétences à être mère. Ces doutes et cette perte de confiance en soi peuvent être à l’origine de conflits conjugaux et/ou familiaux. En effet, les coparents (ou parfois même les grands-parents) peuvent ne pas comprendre ces tourments ou ces questionnements vécus par la mère, et peuvent même en être agacés… La communication de couple joue alors un rôle primordial pour que chacun trouve sa place et puisse recevoir le soutien dont il a besoin.

Cet état de fatigue maternel lié aux troubles du sommeil de l’enfant peut également diminuer le désir sexuel, voire le faire disparaître. La mère sera alors moins disponible pour son partenaire et aura tendance à délaisser sa vie de couple.

De plus, pour les femmes qui choisissent d’allaiter, la fatigue est l’un des principaux facteurs responsables d’une baisse de la lactation. Il existe des solutions pour relancer la lactation si une baisse s’installe, mais le repos reste la clé de la réussite de l’allaitement maternel.

Les troubles du sommeil de l’enfant peuvent donc réellement être lourds de conséquences sur la vie de la mère, et par ricochet, sur celle du couple et de la famille. L’arrivée d’un enfant bouleverse l’équilibre personnel et familial : n’hésitez pas à vous entourer de personnes bienveillantes pour vous aider et vous soutenir. Gardez du temps pour vous, reposez-vous au maximum et sollicitez des professionnels de santé si vous en éprouvez le besoin. Nous sommes là pour vous aider !

Camille D’AVOUT
Sage-femme
Paris

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