Les hormones sexuelles chez l’enfant

Avant la puberté, deux phases d’activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire se produisent :

  • Chez le foetus, où la différenciation sexuelle (fille ou garçon) concourt au développement du capital folliculaire chez la fille.

Le capital folliculaire représente le stock variable d’ovocytes (contenant les ovules) chez la femme. Il atteint les 7 millions de follicules au stade foetal et ne cessera de décroître avec l’avancée en âge (1 million à la naissance, 300 000 à la puberté, 25 000 à la quarantaine, 500 en période de pré-ménopause). Cette notion de capital folliculaire est importante car elle joue un rôle tout au long de la vie d’une femme.*

  • À la naissance de l’enfant, on assiste à la disparition des oestrogènes maternels absorbés au cours de sa vie intra-utérine, présents dans le placenta. Il n’y a plus de rétrocontrôle sur le complexe hypothalamo-hypophysaire, ce qui provoque une élévation de LH et de FSH : c’est la crise génitale du nouveau-né.

La crise génitale du nouveau-né est caractéristique des petites filles. Elle se produit dans les 10 premiers jours suivant l’accouchement. Elle est caractérisée par la perte fréquente de sang ou de liquide brun, un peu comme lors de la menstruation. Ce phénomène ne dure que quelques jours.

Pendant toute l’enfance, on ne note aucune autre activité relative aux hormones sexuelles.

Les hormones sexuelles chez l’adolescent

La puberté correspond à l’activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Son mécanisme de déclenchement est encore mal connu aujourd’hui.**

Néanmoins, plusieurs hypothèses sont avancées par la communauté scientifique en ce sens :

  • Notre code génétique (influence des parents) : il comporte des informations relatives au déclenchement de l’axe hypothalamo-hypophysaire ;
  • Notre horloge biologique ;
  • La croissance osseuse et musculaire : à partir d’une certaine taille et d’un certain poids, il va y avoir une réactivation de la production de Gn-RH par l’hypothalamus ;
  • Le taux d’hormone de croissance (GH) : il augmente progressivement au cours de l’enfance ;
  • Les facteurs environnementaux comme la nutrition : par exemple, lorsque l’on souffre d’anorexie, il y a un rétrocontrôle de l’axe hypothalamo-hypophysaire, un blocage de production de LH et de FSH et donc pas de production de testostérone et d’oestrogènes.

La puberté se déclenche en moyenne à l'âge de 10 ans chez les filles et 12 ans chez les garçons. C’est une période marquée par des changements au niveau :

  • Génital :

On assiste au développement des caractères sexuels secondaires. L’échelle de Tanner classifie en 5 stades les différentes étapes de la puberté : de I (stade prépubère) à V (stade adulte). L’échelle de Tanner permet de rendre compte du développement de la pilosité pubienne, des testicules et du pénis chez l’homme, et des seins chez la femme.

Figure 3 : Échelle de Tanner (source image : Wikipédia)

  • Corporel :

Sous l’influence de l'oestradiol (oestrogènes), le gain statural passe d’environ 5 cm par an pendant l’enfance à 7 à 9 cm par an au cours de l’adolescence. La croissance osseuse progresse jusqu’à l’état de fusion des cartilages. L’état de fusion des cartilages marque donc la fin de la croissance.

  • Psychique :

La puberté représente également la période où l’on note une modification de la personnalité et du comportement. C’est le début de la construction de son identité personnelle et sexuelle. Il s’agit d’un long processus, d’une durée moyenne de 6 ans.

*Barriga-Pooley Patricio et Brantes-Glavic Sergio. Normal Menstrual Cycle. 2018. DOI: 10.5772/intechopen.79876

**M.C Lebrethon et al. Les mécanismes du déclenchement pubertaire : signaux périphériques, hypothalamiques et environnementaux. Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n°3, mai-juin 2001

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