Dès les premières semaines de vie, bébé est déjà en mouvement : il bouge ses bras, ses jambes, s’agite. S’il ne cherche pas du tout à se déplacer à ce stade, il devient de plus en plus précis dans ses mouvements. D’abord involontaires, ceux-ci sont de mieux en mieux contrôlés. Le plaisir et la découverte sont les vecteurs principaux du développement des compétences motrices du bébé. Plus l’environnement de l’enfant lui donne l’occasion de répéter les expériences motrices, plus il soutient la maturation des circuits neuronaux.

0-6 mois : les positions au sol

Les premières semaines, le tonus du nouveau-né se distingue par un cou et un dos particulièrement « mous » et des membres toniques, fléchis, poings serrés.

Installé essentiellement à plat dos, le nourrisson ne cherche pas encore à se déplacer mais il n’est pas statique. Cette position, qui respecte sa musculature dorsale encore peu développée, lui permet d’explorer le monde sans se fatiguer.

Entre 0 et 4 mois

  • Il observe et exerce ainsi sa coordination visuelle ;
  • Il étire ses membres et les replie.

Vers 4 mois

  • Il découvre sa main avec ses yeux, sa bouche ;
  • Il étend sa main vers un objet ;
  • Il prend conscience que ses mains lui appartiennent.

Entre 4 et 6 mois

  • Il joue beaucoup à découvrir ses mains et les objets qui l'entourent ;
  • Il développe ainsi sa coordination oculo-motrice (la main et l’œil dirigés vers le même objectif) ;
  • Il décolle peu à peu ses pieds du tapis et les attrape ;
  • Il se met sur le côté.

5-10 mois : les premiers déplacements au sol

À force d’entraînement, bébé passe du dos au ventre en un clin d’œil. Un peu par hasard, il découvre le retour ventre-dos !

Plus stable sur ses appuis, il attrape les objets placés à sa portée, les tire ou les pousse, les passe d’une main à l’autre. Motivé par le plaisir d’explorer, il pivote ou roule-boule pour en atteindre d’autres, placés plus loin de lui : ce sont ses premiers déplacements.

À partir de 8 mois environ, l’enfant passe de la position plat ventre (ou, le plus souvent, 4 pattes) à la position assise.

À partir de 8 mois : la verticalisation

S’installer et se sortir de la position assise offre de nouvelles possibilités à l’enfant : depuis la position à 4 pattes, il est capable de chercher à se tenir à un objet ou un meuble pour se redresser.

Avant de marcher, il faut toutefois encore au bébé le temps de s’enrichir d’expériences variées dans cette position, d’exercer son équilibre, ses appuis, ses réflexes. Il faudra attendre qu'il ait entre 11 et 18 mois pour le voir se lever seul depuis le sol et enchaîner 5 ou 6 pas.

En parallèle, le nourrisson exerce aussi sa coordination manuelle en empilant, remplissant, vidant — activités qui peuvent l’occuper longuement.

À partir de 18 mois : les activités « préscolaires »

Entre un an et demi et 2 ans, le jeune enfant continue de développer sa coordination oculo-motrice au travers d’activités dites « préscolaires » :

  • dessin (à la main, au crayon, au pinceau ou encore avec des éléments naturels) ;
  • coloriage ;
  • utilisation de gommettes ;
  • utilisations de ciseaux, etc.

Plus agile, il est capable de courir et de s’arrêter, de grimper, de sauter sur place ou encore de taper dans un ballon.

Au cours de la 3e année, le tout-petit gagne en équilibre, habileté et coordination. C’est aussi à cet âge que l’on observe que l’enfant passe de « jouer côte à côte » à « jouer ensemble » : il développe ses compétences sociales, lui permettant de construire et de partager un jeu basé sur l’imaginaire. On commence ainsi à trouver des jeux de sociétés collaboratifs adaptés aux enfants dès 2 à 3 ans.

Comment aider bébé à progresser ?

À chaque étape de son développement et quel que soit son rythme, du moment que votre enfant continue de progresser dans tous les domaines, il a avant tout besoin :

  • D’être encouragé et soutenu par la parole, le regard, la présence affective et effective de ses parents ;
  • D’évoluer dans un environnement sécurisé et adapté à ses possibilités motrices ;
  • Qu’on lui permette de développer son autonomie et d’y prendre plaisir ;
  • Qu’on lui permette au travers de tout cela de développer sa persévérance, sa confiance en soi et en ses parents qui l’accompagnent avec amour et bienveillance.

Michèle Prados, infirmière puéricultrice