L’asthme du nourrisson n’a pas la même signification que celui du grand enfant car dans 60 % des cas, il s’arrête après l’âge de 3 ans. Toutefois, certains facteurs favorisent un asthme persistant après cet âge : le sexe masculin, un poids de naissance inférieur à la norme, des antécédents familiaux d’asthme ou d’allergies respiratoires, un eczéma ou des allergies alimentaires, une exposition au tabagisme passif.
Qu’est-ce que l’asthme ?
La crise d’asthme survenant chez le nourrisson est caractérisée par des difficultés respiratoires d’apparition souvent brutale et nocturne, quelquefois après un rhume banal.
En fonction de la périodicité et de l’évolution de ces crises dans le temps, on distingue plusieurs catégories d’asthme :
- L’asthme intermittent du nourrisson : la forme la plus fréquente, avec des crises déclenchées par un rhume et qui cèdent facilement. Il n’y a aucun symptôme en dehors des crises.
- L’asthme persistant du nourrisson : celui-ci conserve des signes respiratoires en dehors des crises (toux et encombrement nocturnes, gêne respiratoire).
Le médecin recherchera des antécédents familiaux d’asthme dans la fratrie et chez les parents, des antécédents d’allergie connue (notamment alimentaire), un eczéma associé et d’éventuels facteurs déclenchants : exposition à la pollution, au tabac, arrivée à la maison d’un animal domestique, etc.
Les symptômes de l’asthme
Le bébé présente une toux sèche. Sa respiration est rapide, sifflante et elle semble laborieuse : il vous paraît lutter pour pouvoir respirer. Il est pâle, ses lèvres ou ses ongles peuvent être bleutés, il semble fatigué et refuse le biberon.
Ces symptômes doivent déclencher une consultation rapide (Urgences pédiatriques, centre 15).
D’autres symptômes sont moins évocateurs mais leur signification est identique :
- une toux nocturne récidivante ;
- une toux persistante sans autre signe infectieux ;
- une toux provoquée par l’exercice ou l’agitation ;
- une respiration sifflante sans autre symptôme.
Le diagnostic définitif d’asthme n’est posé que si plus de 3 épisodes de difficultés respiratoires sont survenus depuis la naissance. Un traitement est alors mis en place, dont l’efficacité confirmera le diagnostic.
L’enquête allergologique
Elle est importante à réaliser dans la mesure où elle va permettre d’identifier les allergènes en cause, et donc de tenter de réduire l’exposition de l’enfant à ces allergènes.
Les tests les plus efficaces sont les « prick tests », par de petites éraflures sur la peau permettant d’y déposer une goutte de certains allergènes connus.
Quand faut-il s’inquiéter ?
- Des symptômes respiratoires alarmants : des difficultés importantes, un enfant qui lutte pour trouver son air ;
- Une coloration bleutée des lèvres ;
- Des troubles de la conscience.
Quel est le traitement de l’asthme ?
Les traitements sont de trois ordres :
- Un traitement de la crise destiné à soulager les symptômes aigus, essentiellement des bronchodilatateurs et des corticoïdes.
- Un traitement de fond, proposé pour au moins 3 mois, principalement à base de corticoïdes inhalés, administrés par une chambre d’inhalation.
- Un « traitement préventif » : éviter d’exposer l’enfant aux allergènes connus, au tabac, à la pollution et aux virus si un proche est malade.