L’entretien prénatal précoce (EPP) ou entretien du quatrième mois a été mis en place dès 2007, mais il n’est devenu obligatoire dans le cadre du suivi de grossesse que depuis 2020. Pour des raisons de démographie médicale, il est malheureusement assez fréquent que cet entretien ne soit pas réalisé…
Qu’est-ce que l’entretien prénatal précoce ?
Il s’agit d’un entretien avec une sage-femme ou votre médecin. Cette consultation ne donne pas lieu à un examen médical. C’est l’occasion de réfléchir et d’exprimer vos besoins, vos attentes, vos angoisses ou vos difficultés liés à votre grossesse, à votre projet d’accouchement, aux suites post-partum.
C’est aussi l’occasion d’évoquer votre contexte de vie, que ce soit au niveau du couple, de la famille, des autres enfants déjà présents au sein du foyer ou du travail.
La présence du coparent est tout à fait possible : c’est l’occasion de l’associer au suivi de la grossesse et de lui donner la possibilité d’exprimer également ce qu’il/elle attend de l’accompagnement en maternité.
Où et quand l’entretien prénatal précoce a-t-il lieu ?
Cet entretien peut avoir lieu à la maternité, dans les services de PMI (Protection Maternelle et Infantile) ou au cabinet libéral. Il dure en moyenne 45 minutes – c’est plus long qu’une consultation de grossesse « classique ».
Il a généralement lieu autour du quatrième mois, après l’échographie du premier trimestre, quand l’inscription à la maternité et la déclaration de grossesse ont été faites. Mais il peut aussi avoir lieu un peu plus tard, selon les besoins des parents. Il est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Pourquoi faire un entretien prénatal précoce ?
En plus de permettre aux couples de s’exprimer sur leur parentalité, l’EPP permet de repérer les différentes étapes du suivi de grossesse, voire de commencer à tisser un lien de confiance avec la maternité ou la PMI si l’entretien est réalisé en institution.
Pour l’équipe soignante, il permet de commencer à répondre à vos questions et également de vous orienter précocement vers des professionnels adaptés à vos besoins (par exemple un psychologue, un ostéopathe, une assistante sociale, etc.).
Cela peut être l’occasion de réfléchir à l’accouchement et aux cours de préparation les plus adaptés aux envies du couple. Une orientation vers des cours spécifiques (haptonomie ou yoga prénatal par exemple) peut ainsi être pensée à l’occasion de l’EPP.
Concernant l’accouchement, c’est aussi l’occasion de commencer à penser au projet de naissance, qui pourra s’affiner au fur et à mesure de la grossesse et des consultations suivantes. De même, si une mère a déjà dans l’idée d’allaiter, elle pourra commencer à être conseillée et préparée.
L’idée est d’adapter votre suivi au plus près de vos attentes et de vos besoins et de débuter précocement des prises en charge complémentaires si elles s’avèrent nécessaires.
La grossesse est en effet une période qui peut venir bouleverser l’équilibre psychique, hormonal et physique de la future maman. Le couple peut se sentir perdu, stressé, dérouté par ce qui se passe et ce qui va se passer dans les prochains mois. Prendre le temps de penser cet entretien, de le préparer en couple, puis d’avoir des réponses à leurs questions soulage très souvent les parents en devenir.
Si vous recherchez une sage-femme proche de chez vous, vous pouvez consulter l’annuaire des sages-femmes libérales.
Lucille Cloarec, psychologue