Prévenir la dépression du post-partum et du burn-out maternel

L’arrivée d’un enfant au sein d’un foyer est très souvent relatif à de profond bouleversement dans la vie d’un couple. Ces bouleversements peuvent être d’ordre divers et apparaître à différents moments suivant la naissance de l’enfant. Si le baby-blues est communément admis dans la société, deux autres pathologies aux conséquences potentiellement lourdes font l’objet de la recherche de Malo : la dépression du post-partum et le burnout parental.

📍 L’aide au repérage précoce de la dépression du post-partum

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On compte environ 720 000 naissances par an en France.

La parentalité implique pour chaque nouveau parent des changements radicaux de toute nature : biologique, comportementaux, psychiques, etc.

Les jeunes mamans vont par exemple subir un important dérèglement hormonal à la naissance de l’enfant [1] (baisse du taux de progesterone, etc.). En plus de cela, les changements d’ordre organisationnels (deuil de la grossesse, la confrontation avec l’enfant en réel, etc.), la fatigue liée à la réorganisation du sommeil peuvent engendrer des instabilités psychologiques (pensées négatives, mal-être, crises de larmes, dépression, etc.).

On parle alors de baby-blues ou de dépression post-partum :

Le baby-blues touche 50% à 80% des femmes qui accouchent. Il est à différencier de la dépression post-partum qui touche 10 à 20% dans les 4 semaines qui suivent l’accouchement. Le baby blues dure habituellement entre quelques heures à quelques jours et s’accompagne d’instabilité émotionnelle, de crises de larmes, d’anxiété etc.

Si baby-blues n’est pas corrélé à dépression du post-partum, il est important de pouvoir le dépister s’il venait à s’installer dans le temps (au-delà d’une semaine à 10 jours).

🎯 C’est l’une des ambitions de Malo : par l’intermédiaire d’un questionnaire proposé quelques jours après la naissance de l’enfant au parent, Malo s’intéresse à cette période charnière entre la fin du baby-blues ou son éventuelle installation pouvant laisser place à la dépression du post-partum.

La dépression du post-partum est une maladie ****qui peut apparaître pendant l’année suivant l’accouchement. Lorsque des signaux faibles tels que la perte de plaisir, les pensées négatives, le changement d’appétit, les difficultés à s’endormir, le manque d’énergie s’installent pendant au moins deux semaines, on parlera de dépression du post-partum.

Si dans la moitié des cas, on observe une guérison spontanée au cours de la première année, la dépression du post-partum représente la première cause de mortalité maternelle (environ 50 femmes se suicident par an). Également le risque d’infanticide doit être rigoureusement évalué [2].

La dépression post-partum ne touche pas uniquement les mères, elle peut par effet de rebond ou pas, toucher les pères. Ils seraient près de 70 000 à en souffrir en France [3] chaque année.

Ces chiffres sont néanmoins sous-estimés car la dépression du post-partum restent encore de nos jours une pathologie sous diagnostiquée (Selon une étude OpinionWay de septembre 2021, 78 % des parents n’ont jamais entendu parler de dépression post-partum lors des rendez-vous médicaux).

Malo, s’inscrit dans la démarche d’aide au repérage de la dépression du post-partum en présentant régulièrement des auto-questionnaires aux parents dans les semaines et mois qui suivront l’accouchement dans l’objectif d’une prise de conscience mais également d’une orientation médicale en cas de suspicion de signaux faibles.

🔎 À ce jour, les chiffres de Malo relèvent près de 17% de parents à risque de dépression du post-partum, un chiffre conforme aux chiffres avancées par la littérature et le gouvernement [4].

📍 L’aide au repérage précoce du burn-out parental

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La parentalité est une période de fragilité émotionnelle et physique tant les parents sont soumis à de nombreux stress, déséquilibrant en permanence et fragilisant leurs vies professionnelle et personnelle. Un autre phénomène peut affecter les parents : il s’agit du burn-out parental allant de la naissance jusqu’à l’adolescence. Ce syndrome de détresse intense lié à la parentalité possède 3 caractéristiques :

  • un épuisement physique et émotionnel
  • un désengagement affectif
  • la perte du sentiment d’efficacité parentale.

À l’image du burn-out professionnel, le burn-out parental repose sur un déséquilibre entre les demandes faites au parent et les ressources mises à disposition pour y répondre, le tout en exposition permanente au stress.

En repérant ce burnout parental dès 6 mois après la naissance de l’enfant, Malo souhaite affiner les connaissances des signaux faibles caractérisant cet état mais vise aussi à aider les parents dans leur recherche de plus juste équilibre entre vie personnelle, familiale et professionnelle.

Le suivi par Malo du risque des mères face au burn-out parental dès 6 mois après la fin de la grossesse, selon l’âge de leur enfant, montre que le risque élevé de burnout parental oscille entre 4,2% de 24 à 35 mois et jusqu’à 12,7% de 48 à 59 mois.

🔎 Les chiffres de Malo sont en cohérence avec ceux avancés par la littérature (Roskam et al. (2017)) qui montrent une prévalence du burn-out parental entre 2 et 12% chez des parents ayant des enfants dont l’âge fluctue entre 0 et 38 mois en utilisant l’échelle parent burn-out inventory (PBI).

🗞 Sources bibliographiques

 

[1] David R. Grattan et al. Chapter 2 – Neurophysiological and cognitive changes in pregnancy, Handbook of Clinical Neurology, Elsevier, Volume 171, 2020, Pages 25-55, ISSN 0072-9752, ISBN 9780444642394, https://doi.org/10.1016/B978-0-444-64239-4.00002-3.

[2] Jamie Maguire, Chapter 12 – Hormonal and immunological factors in postpartum psychosis, Biomarkers of Postpartum Psychiatric Disorders, Academic Press, 2020, Pages 159-179, ISBN 9780128155080, https://doi.org/10.1016/B978-0-12-815508-0.00012-6.

[3] Ministère de la santé France – 1000 premiers jours – https://www.1000-premiers-jours.fr/fr/comment-differencier-baby-blues-et-depression-post-partum?xtor=SEC-4-GOO&gclid=Cj0KCQjwxIOXBhCrARIsAL1QFCZXHlMExdYFnwFZe_y6lbRI86bffUAYDdNncHVFf7psYt7e8Dm9BlYaAqNVEALw_wcB&gclsrc=aw.ds

[4] Hahn-Holbrook J, Cornwell-Hinrichs T, Anaya I. Economic and health predictors of national postpartum depression prevalence: a systematic review, meta-analysis, and meta-regression of 291 studies from 56 countries. Front Psychiatry 2017 Feb 1;8:248