Après les changements physiques et les démarches administratives, il est important d’évoquer votre nouvelle organisation au sein du foyer et vos relations à la maison et en dehors. Vous vous interrogez peut-être, et vous pouvez parfois vous sentir dépassé(e) par ce nouveau rôle de parent. Pouvoir se tourner vers quelqu’un en qui l’on a confiance et qui nous soutient est alors essentiel, pour exprimer nos ressentis et trouver des solutions qui nous conviennent vraiment.
Anticiper le choix du mode de garde de mon enfant avant la reprise du travail
Pour choisir le mode de garde de votre enfant, plusieurs éléments sont à prendre en compte :
- vos activités professionnelles ;
- votre situation familiale ;
- votre entourage aidant ;
- les modes d’accueil (individuel ou en structure collective) à proximité de votre domicile ou de votre lieu de travail ;
- votre situation financière ;
- vos souhaits.
Il est souvent fortement conseillé d’anticiper le mode de garde de votre enfant, avant même la naissance.
Trouver ma nouvelle organisation
Votre rythme de vie change et les tâches ménagères augmentent. En plus de tous les soins à donner à votre bébé, s’ajoute la gestion de quantités plus importantes de linge et de vaisselle à laver. Il faut s’adapter à ce nouveau rythme et chacun doit trouver sa place au sein du cocon familial.
Cultivez votre bien-être en partageant les tâches ménagères et familiales. Définissez clairement avec votre partenaire et/ou vos enfants qui fait quoi et à quel moment, selon les préférences et les besoins de chacun. Les responsabilités quotidiennes sont alors mieux réparties, de façon équitable. C’est un moyen d’éviter un épuisement psychologique et physique chez un des parents ou une dépression post-partum.
Ne vous mettez pas la barre trop haut ! Si la poussière n’est pas faite à fond ou bien si tout le linge n’est pas plié, tant pis… Passer du temps avec votre bébé sera bien plus profitable.
Des difficultés peuvent entraver cette nouvelle organisation familiale. En cas de besoin, vous pouvez :
- Trouver une personne de confiance comme un ami ou un membre de la famille pour s’occuper momentanément de bébé et vous donner un peu de répit. Personne n’est obligé de tout faire tout seul.
- Participer à des groupes de parents pour trouver de bons conseils, partager ce qui est vécu et ressenti. Pour cela, vous pouvez passer par des associations.
- Trouver une écoute à la PMI de votre secteur (en début de grossesse, vous avez dû recevoir un courrier de celle-ci).
Ne pas sous-estimer l’importance du « quatrième trimestre »
Le plus souvent, nous pensons que l’ultime épreuve est l’accouchement, mais en réalité le post-partum peut se révéler tout aussi intense. La maternité est un grand bouleversement physique et psychique : vous vous poserez certainement de nombreuses questions sur la femme, la mère, le père, les parents que vous voulez être.
Les semaines qui suivent la naissance ne sont pas toujours aussi idylliques qu’on le dit pour la nouvelle accouchée. Il faut savoir que le nouveau-né humain est le plus immature des bébés mammifères. Il a un grand besoin physiologique d’être porté, touché, enveloppé…
Depuis la nuit des temps, la survie et le développement du bébé humain dépendent des interactions avec les adultes qui l’entourent, et en particulier avec sa mère, d’où ce maternage intensif des premières semaines qui est essentiel.
Ce « quatrième trimestre » a pour but de permettre à la jeune maman de se reposer après sa grossesse, de se remettre de l’intensité de l’accouchement et de créer le lien avec son enfant afin de faire une transition vers son nouveau rôle de mère.
Les besoins de l’enfant sont souvent mis en avant pendant cette période. Cependant, vous aussi, vous avez vos propres besoins. Pour que ceux-ci soient reconnus et pris en compte, la communication reste indispensable.
Entourez-vous de personnes bienveillantes : cette communauté sera pour vous un véritable soutien dans cette période de repos, de ressourcement et de passage. Prenez le temps de bien vous alimenter, d’être au calme. Le post-partum est un moment très spécial de votre vie où vous devriez recevoir, tout comme votre bébé, beaucoup d’amour, d’attentions et de câlins.
Être à l’écoute de mes émotions
L’arrivée d’un bébé peut exacerber vos émotions, qui peuvent être positives ou négatives. Celles-ci sont issues de vos propres vécus ou liées à votre situation actuelle.
Avant tout, il faut savoir que tous les parents peuvent éprouver à un moment ou à un autre des émotions négatives, parfois violentes. Les comprendre permet de les anticiper et de mieux les gérer.
Le baby blues est un état connu qui ne dure pas longtemps, quelques jours tout au plus. Il est dû aux grands changements physiques, hormonaux et psychologiques que traverse la maman pendant cette période. Les capacités de régulation du corps et de l’esprit sont dépassées. Il s’exprime par des crises de larmes, une forte irritabilité, le sentiment d’être complètement dépassée par les événements, de perdre tout repère…
Si cet état perdure, il est conseillé d’en parler à un professionnel de santé. Cela peut être le signe de l’apparition d’une dépression post-partum. Ce n’est ni à cause de la mère, ni à cause du père : la dépression est une maladie et elle nécessite un accompagnement médical. Les pères sont également touchés par cet état et peuvent avoir besoin d’accompagnement. Il ne faut pas oublier que pour eux aussi, c’est une période de grands changements.
Cet état dépressif peut avoir un impact sur votre bébé et nuire au développement du lien d’attachement. Les échanges avec votre enfant se trouvent altérés et un sentiment de culpabilité peut alors survenir. Cela peut même amener à des scénarios où vous vous imaginez faire du mal à votre bébé, sans passer à l’acte : on parle alors de phobie d’impulsion.
Il est important de pouvoir en parler à une personne bienveillante, de confiance, qui saura vous écouter sans jugement. Le soutien le plus proche peut être dans votre entourage immédiat : parents, frère ou sœur, amis, voisins… Vous pourrez facilement identifier les personnes ressources :
- Elles sont le plus à votre écoute ;
- Elles sont susceptibles de vous donner un coup de main, par exemple pour les tâches ménagères, la cuisine, pour garder le ou les aîné(es) quand vous vous occupez de bébé…
- Elles peuvent apporter un soutien chaleureux, respectueux et encourageant et se rendre disponibles dès que vous avez besoin de renfort.
Références
- https://www.agir-pour-bebe.fr
- Le quatrième trimestre de la grossesse – Ingrid Bayot – Eres 1001BB
- Bien vivre le quatrième trimestre au naturel – Julia Simon – Editions First
Aurélia CAILLET
Sage-femme
Paris