Petit à petit, vous commencez à observer les premiers signes de développement moteur chez votre enfant : il se tourne, il commence à se redresser et ses mouvements deviennent plus fluides. Cependant, certains réflexes, comme le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC), peuvent influencer ces étapes de manière subtile mais importante. Que faire si ce réflexe persiste après la période de développement appropriée ? Comment cela affecte-t-il son équilibre, sa coordination et même ses apprentissages ? Ces questions sont fréquentes chez les parents et il est essentiel de les aborder de manière claire et rassurante.
Le RTAC : Un réflexe naturel mais potentiellement perturbateur
Le réflexe tonique asymétrique du cou (abrégé RTCA et aussi connu sous le nom de réflexe du « fencing » ou réflexe de l’escrimeur) est un réflexe archaïque qui fait partie du développement neurologique normal d’un bébé. Lorsqu’un bébé tourne la tête d’un côté, il peut naturellement étendre le bras du côté où il regarde tout en fléchissant l’autre bras. Ce réflexe permet à votre enfant de développer sa capacité à s’orienter et à coordonner ses mouvements. Il apparaît généralement entre la 18e et la 22e semaine de vie et se dissipe habituellement entre 6 mois et 1 an, lorsque le système nerveux se stabilise.
Cependant, si ce réflexe ne disparaît pas au moment où il devrait, il peut avoir des conséquences notables sur le développement moteur et même sur la scolarité de votre enfant. Par exemple, vous pourriez remarquer qu’il a des difficultés à garder son équilibre ou qu’il semble avoir du mal à maîtriser certains gestes fins, comme saisir une cuillère ou attraper une balle.
Comment savoir si le réflexe tonique asymétrique du cou persiste ?
Le RTAC persistant peut être repéré grâce à certains signes caractéristiques. Si votre enfant continue à avoir des comportements ou des postures qui sont typiques de ce réflexe après l’âge recommandé, cela pourrait indiquer que le réflexe n’a pas été correctement intégré. Par exemple :
Ce genre de comportement est normal à un certain âge, mais s’il persiste bien au-delà des 6 mois, il est bon d’en parler à un professionnel.
Les conséquences du RTAC non intégré
Problèmes d’équilibre et de posture
Le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC) est essentiel pour l’équilibre et la posture. S’il persiste, l’enfant peut présenter des difficultés à se redresser correctement, à tenir en équilibre ou à apprendre à marcher. Une posture rigide, un bras tendu et une flexion de l’autre bras peuvent rendre l’enfant plus vulnérable aux chutes et à l’instabilité, notamment lorsqu’il commence à explorer son environnement en rampant ou en marchant.
Difficultés d’apprentissage
Un RTAC persistant peut entraîner des problèmes de coordination œil-main, ce qui peut se traduire par des difficultés lors des activités scolaires comme la lecture ou l’écriture. Par exemple, un enfant pourrait avoir du mal à suivre des lignes de texte ou à écrire correctement. En effet, l’incapacité à intégrer ce réflexe peut interférer avec la capacité de l’enfant à effectuer des tâches nécessitant de l’attention et de la coordination.
Retard dans la latéralité
Le RTAC peut également influencer le développement de la latéralité, autrement dit, l’identification de la main dominante. Un enfant qui n’a pas correctement intégré ce réflexe peut avoir du mal à établir une préférence pour une main, ce qui peut rendre les activités manuelles plus compliquées.
Comment aider votre enfant à intégrer le RTAC ?
Exercices à la maison
Suivi avec un professionnel
Si vous constatez que les exercices à la maison ne suffisent pas ou si cela vous inquiète, un suivi avec un professionnel tel qu’un psychomotricien ou un ergothérapeute peut être nécessaire. Ces spécialistes seront en mesure de proposer des stratégies d’intégration spécifiques, adaptées à votre enfant, et d’évaluer si des troubles supplémentaires, comme la dyspraxie ou des troubles de la coordination, sont présents.
Les questions des parents
Quels exercices peuvent aider à intégrer le RTAC ?
Les exercices de coordination motrice, comme les mouvements de tête et les jeux de balles, peuvent aider à dissocier le mouvement du cou et améliorer l’équilibre. De plus, les activités de motricité fine comme les puzzles ou le dessin sont recommandées.
Le RTAC peut-il affecter les performances scolaires ?
Oui, un RTAC non intégré peut affecter la coordination œil-main, ce qui peut rendre difficile la lecture, l’écriture ou même les activités pratiques comme les arts plastiques.
Quand consulter un professionnel de santé pour le RTAC ?
Si vous constatez des signes de persistance du RTAC ou si les difficultés de votre enfant affectent son quotidien, il est conseillé de consulter un professionnel, tel qu’un psychomotricien ou un ergothérapeute.