Des conseils pour optimiser le sommeil de votre bébé de 3 à 4 mois

À partir de cet âge, la plupart des bébés commencent à mieux dormir. La structure du sommeil change : il devient moins agité et les phases du sommeil profond et très profond apparaissent, procurant au bébé un repos de très haute qualité.

  • La période de sommeil ininterrompu peut atteindre 6 à 8 heures avant la première tétée nocturne.
  • Dans la journée, votre bébé fait 3 ou 4 siestes, d’un total de 4 à 5 heures.
  • Le temps d’éveil confortable peut atteindre 1 h 30 à 2 heures.

N’oubliez pas que ces repères sont des moyennes : ce qui importe le plus, ce sont les signes de fatigue de votre enfant et ses capacités d’éveil.

Une période de changements physiologiques et de développement du cerveau

Dans la littérature spécialisée, on appelle cette étape « la régression du sommeil ». Il s’agit d’une période pendant laquelle votre enfant dort subitement moins bien ou moins longtemps que d’habitude.

Pourtant, ce n’est pas du tout une régression, mais une importante progression de plusieurs aspects du développement du bébé.

Cette étape peut prendre de quelques jours à quelques semaines. Plus tôt vous commencerez votre travail sur le sommeil de votre bébé, plus facilement il traversera cette période.

Alors, qu’est-ce qui change chez mon bébé ?

Le rythme de la journée devient plus régulier

Les rythmes circadiens (reconnaissance jour/nuit) commencent – enfin ! – à prendre forme. Votre bébé va pouvoir se caler et s’adapter au cycle des 24 heures. Cela veut dire que, désormais, beaucoup de processus se mettent en place pour acquérir un rythme plus ou moins régulier : sommeil-éveil, faim-saturation, taux hormonaux, température corporelle, etc. Bien sûr, cela va s’installer progressivement et on ne peut pas encore parler d’un rythme bien stable et régulier, mais c’est un bon début !

La structure du sommeil change vers davantage de sommeil profond

Au cours des 4e et 5e mois, le sommeil se divise en cycles de 40-60 minutes (comme chez les adultes). Une phase du sommeil lent apparaît, qui contient les phases du sommeil profond et très profond. Cela signifie que votre bébé dort plus profondément qu’il ne l’a fait auparavant. Mais un sommeil plus profond signifie également que lorsque le bébé se réveille, au bout d’un ou deux cycles, il se sent plus éveillé et va être plus difficile à recoucher.

Les changements cognitifs sont nombreux

Le 4e mois représente une période de transition. Le bébé éprouve une explosion passionnante de conscience cognitive : il commence à comprendre la cause et l’effet ainsi que la permanence des objets, réalisant que les personnes et les choses existent même quand elles sont hors de sa vue.

Avec cette plus grande connaissance des nombreuses nouveautés qui se présentent à lui, des épisodes d’anxiété peuvent survenir. Lorsque votre bébé se réveille la nuit, il se peut qu’il ne cherche plus à se nourrir, mais plutôt à avoir une brève assurance que ses parents sont exactement là où ils sont censés être.

À cet âge, vous allez souvent remarquer que votre bébé, qui a eu de belles nuits auparavant — en se réveillant une ou deux fois pour manger et en dormant paisiblement là où vous l’aviez mis — se réveille désormais toutes les deux heures. Les anciens moyens d’endormissement ne fonctionnent plus, il demande à manger plus souvent, dort peu pendant la journée…

Vous vous demandez pourquoi tout a changé ? Cela peut avoir plusieurs raisons :

  • Votre rythme quotidien ne répond plus aux besoins en sommeil de votre enfant car il n’est pas conforme à ses biorythmes naturels, qui sont en train de changer.

  • L’enfant associe l’endormissement à certaines actions de votre part, ou à des conditions particulières d’endormissement. C’est tout ce qu’il sait déjà sur la façon de s’endormir.

Le sommeil du bébé étant désormais composé de cycles plus ou moins égaux, il se réveille partiellement entre les cycles avant de se rendormir. Si au moment d’un réveil partiel les conditions habituelles ne sont pas respectées, ou s’il n’y a pas d’aide de votre part, l’enfant se réveille complètement et il devient presque impossible pour lui de se rendormir seul.

  • S’il s’endort fatigué, autrement dit si le sommeil intervient à un moment incompatible avec ses biorythmes, ce sommeil risque ensuite d’être interrompu plus tôt (durer moins de 30 minutes), ce qui rend le repos du bébé insuffisant.

Cette situation entraîne une fatigue encore plus grande, qui affecte la durée et la qualité de la prochaine période de sommeil, ainsi que la période d’éveil suivante. C’est alors que le sommeil commence à se détériorer.

Comment aider mon bébé à traverser cette période de « régression » au plus vite ?

Voici quelques conseils pour accompagner votre bébé, tout en évitant de développer de mauvaises habitudes de sommeil.

Définir un lieu de sommeil

Le lit à barreaux ou le berceau sera désormais le lieu principal : le mieux est d’y poser le bébé systématiquement pour dormir (sieste et nuit). Cela va lui donner un sentiment de sécurité. Essayez de tamiser les lumières pendant les siestes et d’assurer l’obscurité totale pendant la nuit.

Vous pouvez commencer avec la sieste du matin. Puis, progressivement, placez-y le bébé pour les autres siestes et la nuit. Pour la simplicité, vous pouvez organiser toutes les siestes de la fin d’après-midi dans la poussette ou dans une écharpe de portage.

Faire attention aux conditions du sommeil

Jusqu’à récemment, votre bébé pouvait dormir sous une lumière vive et avec un bruit à côté. Mais maintenant, il s’intéresse à tout ! De telles conditions peuvent retarder l’entrée dans le sommeil, même si l’enfant est fatigué. Essayez donc de maintenir l’obscurité dans la chambre, le silence et une température de l’air confortable pour le repos.

Si vous avez utilisé l’emmaillotage, vous pouvez continuer à le faire. Mais s’il commence à se retourner, la gigoteuse sera la bonne alternative. Elle lui fournira le confort et la sécurité nécessaires, et sera également associée au sommeil.

Mettre en place un rituel

Si vous ne l’avez pas encore fait, c’est le bon moment pour instaurer un rituel du soir (et avant les siestes).

Construire le rythme de la journée en accord avec ses rythmes biologiques

La journée va débuter plus tôt. Afin d’assurer les siestes pendant les créneaux propices au sommeil, essayez de suivre les signes de fatigue (entre 1,5 et 2 heures après le réveil). Les meilleurs « créneaux » pour commencer les siestes sont de 9 h à 10 h et de 12 h à 14 h.

La nuit va commencer aussi plus tôt. Son début devrait être flexible : si les siestes n’ont pas été bonnes, vous pouvez coucher votre bébé plus tôt (entre 18 h et 19 h). S’il a bien dormi pendant les siestes, essayez de prêter attention à son état en suivant les signes de fatigue. Vous pouvez le coucher dès que vous les apercevez, mais pas plus tard que 20 h si possible.

À ce jeune âge, les signes de fatigue sont un indicateur très fiable pour savoir si le bébé est prêt pour dormir : essayez de bien les repérer.

Favoriser le développement de ses capacités d’endormissement de manière indépendante

À l’âge de 4 mois, la capacité à s’endormir en autonomie et à s’auto-apaiser commence à se former naturellement : il faut juste l’encourager !

Mieux vaut éviter de vous précipiter pour « sauver » votre enfant au moment du passage entre les cycles. Attendez quelques instants afin de lui donner la possibilité de retrouver le sommeil par lui-même. S’il se réveille et pleure, alors vous pouvez arriver et l’aider à se rendormir.

Essayez de diminuer progressivement votre aide au moment de l’endormissement. Par exemple, baissez l’amplitude des bercements, prenez-le dans les bras et marchez sans le bercer, arrêtez, posez-le dans le lit, caressez-le, diminuez les caresses, tenez-lui la main, enlevez la main, utilisez juste le son de votre voix…

Lors des réveils nocturnes, un simple “ssshhhhh” ou une petite caresse peuvent suffire pour qu’il se rendorme !

D’une manière générale, essayez d’offrir beaucoup d’attention à votre bébé pendant son temps d’éveil. En répondant le plus souvent possible à ses besoins de communication et de câlins, votre enfant sera ainsi plus calme et il s’endormira plus facilement.

Anna VOLOSOVA
Consultante en sommeil de l’enfant

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