L’acquisition de la propreté est un véritable enjeu social pour l’enfant et ses parents, car elle va permettre à l’enfant de rentrer dans le cursus scolaire. Mais le terme « acquisition de la propreté », utilisé couramment dans notre société, ne veut en fait pas dire grand-chose. Il est en effet plus approprié de parler de maîtrise des sphincters – le désir de propreté au sens large ne peut venir que bien plus tard. Cela montre bien qu’une part de cette grande étape dépend avant tout de la physiologie et de la maturité neurologique, et non pas seulement du mimétisme ou du bon vouloir de l’enfant et de ses parents. Le corps de l’enfant doit être prêt pour retenir son urine et ses excréments et les évacuer à un moment précis. Alors comment savoir que son enfant est prêt à débuter l’apprentissage de la propreté ? Et comment l’aider à franchir cette étape importante ?
Quand apprendre la propreté à bébé ?
Comment responsabiliser son enfant dès le plus jeune âge ?
Dès la première année, il est possible d’accompagner votre enfant à l’acquisition progressive de la propreté. Votre rôle va être de lui faire prendre conscience de ce qui se passe dans sa couche.
Pour cela, vous pouvez rendre votre bébé acteur au moment des changes par exemple. Il peut tenir dans sa main sa couche propre, le coton et autres accessoires, et vous les passer au bon moment. Il va alors se rendre compte que cette action le concerne totalement et qu’il doit se l’approprier. Toujours durant cette première année, l’enfant doit acquérir la conviction que l’évacuation de son corps des urines et des selles est bonne pour lui et indispensable à sa vie.
Cela ne doit en aucun cas être formulé comme une récompense ou un cadeau à donner à ses parents. Ainsi, la propreté ne va pas devenir un sujet de chantage (même inconscient). Il ne nous viendrait pas à l’idée de nous réjouir des urines et des selles de nos amis, arrêtons donc de le faire pour nos enfants !
Plus tard, vient une autre étape : le change debout (uniquement pour les urines). Votre enfant va pouvoir ôter lui-même les « scratchs » de sa couche, après vous avoir vu le faire de nombreuses fois. Il pourra ensuite mettre sa couche à la poubelle, se nettoyer tout seul les fesses avec un gant humide et les sécher avec une petite serviette. Vous n’aurez plus qu’à lui remettre une couche propre – attention à bien ajuster cette nouvelle couche pour ne pas avoir de fuites par la suite.
Ce change de couche debout est bénéfique pour l’enfant, qui devient de plus en plus actif dans cette action. Accessoirement, c’est mieux aussi pour votre dos car vous n’avez plus besoin de le porter à chaque change sur la table à langer !
Comment savoir que son enfant est prêt à être propre ?
En tant que parents, vous allez probablement vous demander à quel moment votre enfant sera prêt à commencer l’apprentissage de la propreté. Plusieurs indicateurs peuvent vous guider :
- Votre enfant montre de l’intérêt pour le pot ou les toilettes.
- Il est capable de dire quand il a fait dans sa couche.
- Sa couche peut rester sèche pendant plusieurs heures.
Un bon repère est également celui de la maîtrise de la montée des marches d’un escalier, c’est-à-dire que votre enfant sait poser un seul pied sur chaque marche et de façon alternée. Mais ce serait encore trop simple si c’était aussi facile !
Quel est l’âge recommandé pour commencer l’apprentissage de la propreté ?
Idéalement, cet apprentissage commence entre 2 et 3 ans – mais il dépend évidemment de la maturité de chaque enfant et il est primordial d’en tenir compte.
Généralement, autour de l’âge de 2 ans, votre enfant va commencer à nommer ce qu’il a dans sa couche ou se cacher pour évacuer ses selles. Il va donc commencer à avoir conscience de ce qu’il fait et aura donc besoin de votre accompagnement.
Les premiers pas vers le pot de bébé
Familiariser son enfant avec le pot et ses premiers sous-vêtements
Le moment venu, vous allez devoir acheter un pot (ou un réducteur de toilettes) : pourquoi ne pas aller l’acheter avec votre enfant ? Il pourra ainsi choisir celui qui lui plaira le plus et avec lequel il se sentira le plus à l’aise.
Vous allez ensuite devoir l’encourager à l’utiliser. Dès lors, vous pouvez commencer à lui expliquer la notion de pudeur : le pot au milieu du salon ou de la pièce de vie ne lui permettra pas d’enlever sa couche plus vite ! Définissez dès le début le lieu qui vous semble le plus adapté (généralement les toilettes ou la salle de bains) et n’en changez plus.
Le pot ne doit pas être un jeu pour lui. En revanche, vous pouvez acheter un pot pour ses poupées ou ses peluches, qu’il pourra investir d’une manière plus ludique.
Dernière étape : le passage de la couche à la culotte. Comme pour le pot, l’achat des premiers sous-vêtements de votre enfant mérite de se faire avec lui ! Comme il les aura choisis lui-même, il en sera fier et aura davantage envie de les garder propres.
Introduire progressivement le pot
Votre enfant doit se familiariser avec ce nouvel objet : vous pouvez dans un premier temps le laisser s’asseoir habillé sur le pot, puis lui expliquer son utilisation. Les enfants apprennent en imitant leurs parents : il peut être judicieux de placer le pot dans les toilettes et de l’encourager à faire comme vous.
Mettre en place une routine de propreté
Au début, proposez à votre enfant d’aller sur son pot à des moments précis : avant le bain, au moment de l’habillage, après le repas – afin qu’il soit toujours acteur de ce moment.
Attention : exercer un chantage autour de ce sujet peut cristalliser d’autres tensions et ne va en aucun cas accélérer le moment de retirer la couche.
Accueillir les « accidents » sans stresser
Pour que cette importante étape soit vécue de façon positive par votre enfant, il est essentiel d’encourager tous ses efforts et de le féliciter pour ses succès.
Les petits « accidents » sont fréquents au début et sans gravité. Si votre enfant n’a pas réussi à se retenir, c’est sans doute qu’il était trop concentré sur son jeu ou une autre tâche. Votre enfant n’a pas marché du premier coup, il est sûrement tombé à maintes reprises, mais vous avez continué à l’encourager et à lui dire que vous croyez en lui. Faites de même pour l’apprentissage de la propreté ! Pour lui, l’échec est encore plus important que pour vous – et cela ne doit pas être bien agréable de souiller ses vêtements…
Comment faciliter l’acquisition de la propreté ?
Attendre le bon moment pour commencer
Si votre enfant a du mal à faire ce changement, attendez les beaux jours et un temps de vacances. Moins de vêtements, moins de stress et donc un enfant plus calme et plus à même de ressentir ce qui se passe dans son corps. Laissez votre enfant décider du moment où il sera prêt. Chaque enfant évolue à son rythme : l’apprentissage de jour peut prendre entre 3 et 6 mois (et plus pour la nuit).
Utiliser des vêtements appropriés
Lors des premiers jours sans couches, facilitez-lui la vie : mettez-lui des vêtements rapides à enlever, pour encourager son autonomie. Par exemple, optez pour un pantalon facile à baisser plutôt que pour une salopette ou un pantalon avec de nombreux boutons.
Encourager ses efforts et ses réussites
Félicitez votre enfant à chaque petite victoire et chaque fois qu’il montre de l’intérêt pour le pot. Ces encouragements sont essentiels pour renforcer sa confiance et son estime de soi. Même s’il a besoin de rappels, continuez à l’encourager avec patience et bienveillance. Vos encouragements joueront un rôle clé dans son apprentissage et l’aideront à se sentir fier de ses progrès.
Faire preuve de patience et positiver
Les erreurs font partie du processus d’apprentissage et sont tout à fait normales. Ne vous mettez pas en colère et ne forcez pas votre enfant, car cela pourrait le décourager. Si rien ne se passe lorsqu’il est sur le pot, laissez-le se relever et retourner jouer. Ne montrez aucune déception et évitez de faire des remarques négatives. Votre patience et votre soutien l’aideront à se sentir en confiance et à progresser à son propre rythme.
Passer aux sous-vêtements
Après plusieurs jours de succès avec le pot, introduisez les sous-vêtements selon les réactions de votre enfant. Vous pouvez utiliser des culottes d’entraînement ou en tissu pour le motiver à rester au sec. Mieux vaut faciliter le processus avec des vêtements faciles à enlever. Les culottes d’apprentissage sont une bonne transition, aidant à prévenir les « accidents » et à renforcer l’indépendance de votre enfant.
Comment apprendre à bébé à être propre la nuit ?
Démarrer la propreté nocturne
Pour aborder l’apprentissage de la propreté la nuit, mieux vaut attendre que ses couches soient sèches au réveil le matin. Pour limiter les petits « accidents », intégrez un passage aux toilettes dans sa routine du soir. En fonction de son autonomie, vous pouvez également lui faciliter l’accès aux toilettes seul la nuit, en lui donnant une lampe de poche ou en allumant une petite veilleuse par exemple.
Retirer la couche pendant la sieste
Si votre enfant reste propre toute la journée et que sa couche reste sèche pendant les siestes, c’est le moment de la supprimer. Vous pourrez appliquer la même méthode pour la nuit lorsqu’il montrera qu’il est prêt. En attendant, même s’il porte une couche pour dormir, encouragez-le à vous appeler s’il a besoin d’aller sur le pot pendant la sieste ou la nuit. Cette approche l’aidera à reconnaître ses besoins et à se sentir soutenu dans son apprentissage de la propreté nocturne.
Comment gérer les sorties pendant l’apprentissage de la propreté ?
Encourager l’autonomie et la constance
Pour favoriser l’autonomie de votre enfant, résistez à l’envie de lui remettre des couches pendant la journée, même lors des sorties. Dès votre arrivée à destination, montrez-lui où se trouvent les toilettes et encouragez des pauses régulières pour éviter les « accidents ». Emporter un petit pot de voyage ou un réducteur de toilettes peut faciliter l’utilisation des toilettes publiques et aider votre enfant à se sentir plus à l’aise.
Accepter les « accidents » et rester calme
Acceptez que des « accidents » se produisent et restez calme et rassurant·e lorsqu’ils surviennent. Prévoir toujours des vêtements de rechange peut être très utile en cas de besoin ! Mettez l’accent sur les réussites de votre enfant pour renforcer sa confiance en lui et le motiver à continuer ses efforts. Les « accidents » font partie du processus d’apprentissage et votre réaction positive aidera votre enfant à se sentir soutenu.
Préparer les trajets plus longs
Pour les trajets plus longs, utiliser un pot pliable ou un siège de toilette portable peut être très pratique. Emportez un kit de voyage comprenant des protections de siège, des vêtements de rechange et des produits de nettoyage pour parer à toute éventualité. Programmez des pauses toilettes régulières et essayez de ne pas revenir aux couches pendant la journée pour maintenir la cohérence dans l’apprentissage de la propreté. En suivant ces conseils, votre enfant apprendra à être propre même en déplacement, renforçant ainsi son autonomie et sa confiance en lui.
Mon enfant refuse d’aller au pot, que faire ?
Certains enfants refusent de devenir propres à cause d’un manque de préparation, de la pression de leur entourage, du confort des couches ou tout simplement d’un manque d’intérêt. Pour encourager votre enfant, proposez régulièrement l’utilisation du pot sans le forcer, félicitez-le pour ses réussites, évitez les conflits et faites preuve de patience.
Si votre enfant préfère faire caca dans une couche, laissez-le faire pour éviter la constipation qui peut causer des douleurs et retarder la propreté. Lorsqu’il sera prêt, il ira sur le pot de lui-même et sera fier de ses progrès.
Cependant, si votre enfant n’a pas commencé à être propre à 3 ans révolus ou si des problèmes persistent, il est conseillé de consulter un médecin ou un pédopsychiatre pour évaluer d’éventuelles causes médicales ou psychologiques.
Retrouvez des questionnaires mensuels pour suivre les progrès de votre enfant sur l’application Malo.
D’une manière générale, pour accompagner au mieux votre enfant dans l’apprentissage de la propreté, n’hésitez pas à :
- le responsabiliser et le rendre actif pendant les changes dès le plus jeune âge ;
- suivre son rythme et s’adapter à sa maturité ;
- l’impliquer autant que possible (choix du pot, des sous-vêtements…) ;
- valoriser tous ses efforts et ses succès.
Ressources : https://www.mpedia.fr/art-acquisition-proprete