Le « terrible two », la « crise des deux ans », la « phase d’opposition »… Souvent, cette période est caractérisée de différentes manières. Deux choses sont communes à toutes ces appellations :
– Les crises de colère répétées des enfants ;
– La fatigue des parents qui se sentent parfois dépassés face à ces crises de colère.
Qu’est-ce que la crise des deux ans ?
L’enfant exprime tout simplement qu’il grandit et qu’il s’affirme. En effet, aux alentours de 18 mois et jusqu’à 36 mois environ, il comprend qu’il est un être à part entière, séparé de ses parents, avec sa personnalité et ses émotions propres.
Avant 18 mois, il était encore dans le prolongement de ses parents ; désormais, il est une personne bien distincte.
Comment cette crise se manifeste-t-elle ?
La crise des deux ans est une étape normale du développement de l’enfant. Elle peut se manifester différemment selon les enfants et peut durer plus ou moins longtemps.
Généralement, lors de cette période, l’enfant est constamment dans le « non ». Il commence à vouloir s’opposer à ce que vous lui demandez de faire ou aux limites que vous avez établies. Pour exprimer son opposition et sa frustration, il peut crier, mordre, taper… Des comportements qui ne sont bien évidemment pas acceptables.
Comme nous l’avons dit précédemment, durant cette période, l’enfant va s’affirmer et donc grandir. En grandissant, il est en recherche d’autonomie : il va vouloir mettre ses chaussures seul par exemple, ou encore marcher sans donner la main.
L’enfant est pris entre deux instances contradictoires : d’une part « Je m’affirme en tant qu’individu » et d’autre part « Je suis bouleversé par des émotions que je n’arrive pas à accueillir ».
Pourquoi la crise des deux ans se manifeste-t-elle par des colères ?
Pour mieux comprendre votre enfant, il semble important que vous sachiez ce qu’il vit durant cette période :
- Un grand chamboulement au niveau intellectuel et moteur. Il est plus autonome sur certains aspects du quotidien : il mange seul, se déshabille seul, la marche est acquise, la motricité fine est de plus en plus précise… Il y a également une évolution au niveau du langage, certes, mais il en est encore au stade où il a du mal à exprimer ses émotions.
- Un grand chamboulement émotionnel. Votre enfant vit un important bouleversement car il n’arrive pas à « gérer » l’afflux de nouvelles émotions du fait de l’immaturité de son cerveau. C’est ce qui provoque les fameuses tempêtes émotionnelles.
Comment faire pour accompagner au mieux les crises de colères ?
- Tout d’abord, il faut différencier le comportement de l’émotion. Votre enfant peut manifester sa colère en criant, en tapant. Vous pouvez verbaliser son émotion en disant « Tu es triste parce que tu ne peux pas partir à la crèche avec ce jouet » ou encore « Tu es en colère parce que ton frère a cassé ton vélo ».
- Mettez-vous à sa hauteur. Ainsi, vous allez mieux capter son regard et son attention, et vous lui parlerez d’égal à égal.
- Proposez-lui des alternatives : vous pouvez lui laisser le choix entre deux options qui vous conviennent. Par exemple, au lieu de lui demander « Comment veux-tu t’habiller ? » et de devoir ensuite gérer une énième crise de colère parce qu’il a choisi des débardeurs en plein hiver, demandez-lui plutôt « Est-ce que tu veux ton t-shirt bleu ou le rouge ? ». Là, il sentira que son besoin de reconnaissance est respecté et qu’il peut faire des choix. Et de votre côté, peu importe son choix, vous serez satisfait(e). En lui demandant son avis, vous lui apportez la possibilité de développer sa confiance en lui et son autonomie.
L’importance de la patience
Oui, la patience, c’est la clé ! Nous savons que cette période est éprouvante pour les parents, que vous pouvez avoir l’impression de ne pas voir le bout du tunnel. Mais dites-vous que cette période est aussi éprouvante pour votre enfant.
En tant que parent, vous êtes la personne qui va donner la possibilité à l’enfant de se construire pour comprendre et accueillir ses émotions.
Si cette situation vous pèse, si les crises de colères sont très présentes dans votre quotidien, n’hésitez pas à passer le relais quand c’est possible (grands-parents, conjoint, famille proche…). Cela vous permettra de prendre du temps pour vous, de décompresser et ainsi d’être de nouveau disponible pour accueillir les émotions de votre enfant.
Janys RICHEPI
Éducatrice de jeunes enfants
77 NOISIEL