Après la naissance d’un enfant, différents facteurs peuvent perturber la reprise de la vie sexuelle. La fatigue (physique et/ou psychique) est à elle seule une cause de diminution du désir. Il arrive aussi parfois que l’un ou l’autre des partenaires soit confronté à une dépression post-partum, qui nécessitera une prise en charge.

Les conséquences de la fatigue sur le désir

Il est important de distinguer fatigue physique et fatigue psychique. La fatigue physique est tout naturellement engendrée par le manque de sommeil et de repos lors des premières semaines du bébé. La fatigue psychique peut être liée à des préoccupations intenses centrées sur l’enfant, sa santé, sa croissance… Que ces inquiétudes soient fondées ou non ne change pas grand-chose à la sensation d’épuisement, qui reste bien réelle.

La fatigue physique et le manque de sommeil des deux parents s’accompagnent en principe d’un amoindrissement bien compréhensible du désir. Mais son accomplissement n’est que reporté : c’est une phase tout à fait normale d’une vie de famille qui s’est modifiée et qui se réinstalle dans la durée.

La fatigue psychique, l’inquiétude diffuse qu’elle qu’en soit la cause, l’anxiété ou même le sentiment dépressif – tout cela en revanche peut faire obstacle au désir de manière durable. Quelques séances de psychothérapie seront parfois nécessaires pour permettre de formuler ces difficultés, d’en trouver l’origine et d’y apporter des solutions. Les deux partenaires pourront ainsi retrouver le calme et la sérénité, préalables indispensables pour reprendre le chemin de la sensualité.

Dépression post-partum et sexualité

La période qui suit l’accouchement peut être accompagnée de la survenue d’une dépression – qu’il s’agisse du retour d’un état dépressif antérieur à l’accouchement ou à la grossesse, ou d’une dépression nouvellement installée depuis la naissance du bébé.

Cet état dépressif est à différencier du classique « baby blues » qui suit très fréquemment un accouchement pour de multiples raisons, mais qui ne dure généralement pas plus de deux à trois semaines. Un état dépressif doit être diagnostiqué et pris en charge : des médicaments antidépresseurs associés à une psychothérapie de soutien sont une nécessité.

Naturellement, la sexualité du couple est très affectée par cet état, qui ne favorise guère le désir de l’autre… Cela étant, les troubles sexuels apparaissant dans cette configuration peuvent être liés soit à l’état dépressif lui-même, soit aux antidépresseurs dont l’un des effets secondaires est la baisse de la libido. L’arrêt progressif du traitement permettra de rétablir une libido satisfaisante et de favoriser la reprise progressive des relations sexuelles du couple.

Les humains sont des êtres de parole : quelles que soient les difficultés rencontrées, le dialogue au sein du couple est primordial pour favoriser le retour à la normale.

Nathan Wrobel
Gynécologue et sexologue

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