Comment ne pas faire partie des 25 % de couples qui se séparent après une naissance ?

Qu’est-ce que le baby clash ?

25 % des couples se séparent dans l’année qui suit la naissance de leur enfant, nous dit Bernard Geberowicz dans son livre « Le couple à l’épreuve de l’enfant ». Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Comme nous le précise Santé Magazine, « le baby clash est un phénomène qui se traduit par l’apparition de tensions, de conflits ou de disputes au sein du couple après la naissance du bébé. Ces derniers s’expliquent par le changement de vie, la fatigue, les nouvelles responsabilités à endosser qui peuvent être angoissantes pour la mère comme pour le père ».

Passer du couple conjugal au couple parental

Depuis quelques années, les langues se délient autour de la maternité avec la volonté de faire prendre conscience aux parents en devenir que tout n’est pas si rose… comme on aimerait nous le faire croire.

Des podcasts comme Bliss Stories (premier podcast en France où l’on parle de maternité sans filtre) ou La Matrescence sont venus accueillir cette parole qui ne demandait qu’à s’exprimer. Pour autant, tout le monde n’a pas accès à cette information – et c’est dommage !

Avant l’arrivée de l’enfant, plusieurs actions peuvent être mises en place afin de préparer au mieux le couple à cette nouvelle étape de leur vie :

1. Intérioriser et comprendre que le bébé constitue un nouveau projet de vie pour le couple : évident à la lecture, mais difficilement conceptualisable.

– Que signifie pour moi être mère/père ?
– Que signifie pour toi être mère/père ?

2. Penser à l’organisation de la vie professionnelle, après l’accouchement :

– Quelle sera la durée du congé de chaque parent ?
– Pour le second parent, est-il possible de poser des congés payés supplémentaires (après le congé paternité) ?
– Pour le second parent, est-il possible de mettre en place du télétravail pour soulager le premier parent ?

3. Anticiper le post-partum :

Plusieurs ressources existent : vous pouvez notamment lire « Le mois d’or — Bien vivre le premier mois après l’accouchement » de Céline Chadelat et Marie Mahé-Poulin, écouter le podcast de La Matrescence de février 2020 ou encore regarder l’émission La Maison des Maternelles de mars 2022 consacrée à ce sujet.

En quelques mots, le mois d’or est considéré comme le quatrième trimestre de la grossesse. Comme le précise Marie Mahé-Poulin dans l’émission des Maternelles : « Le mois d’or, ce sont ces 30 à 40 jours après l’accouchement, où il y a des enjeux physiologiques, psychologiques et identitaires pour la femme. C’est une période qui est reconnue dans le monde entier de manière ancestrale ».

Voici quelques conseils issus de leurs différentes interventions (mais le mieux reste quand même de vous procurer le livre) :

Vous créer un cercle de bonnes étoiles : c’est un cercle de personnes dédiées pour vous soutenir (conjoint, famille, amis, doula, sage-femme, aide à domicile pour le ménage, etc.).

Préparer des plats à l’avance : si vous en avez la possibilité, préparez-vous des plats chauds et congelez-les. Cela peut être des potages, des purées, des plats en sauce…

L’arrivée du bébé : rester un couple, coûte que coûte

Reprenons quelques règles essentielles :

1. Évitez de dire « tu » :

Découvrez l’article consacré à ce sujet.

2. Passez du temps ensemble :

Une fois par semaine / par mois / tous les deux mois, prévoyez-vous un rendez-vous galant (ce peut être votre date anniversaire de couple par exemple), et ne le changez pour rien au monde ! Ce peut être un pique-nique dans le salon, un restaurant ou un massage fait à la maison — peu importe, mais ce temps ne doit être dédié qu’à vous.

3. Hiérarchisez vos priorités :

Au début de la vie du nourrisson, les journées sont à 100 % dédiées à son bien-être. Dès lors, le temps disponible restant est limité : ne surchargez pas votre emploi du temps et faites ce que vous avez envie de faire.

4. Le soir, mettez en place un vrai rituel du coucher :

– Laissez les téléphones en dehors de la chambre ;
– Couchez-vous en même temps (si possible) ;
– Dormez nu·e·s (si possible) ;
– Faites un câlin ;
– Échangez l’un après l’autre sur le déroulé de la journée.

5. Gardez un espace rien qu’à vous :

La colère est l’expression initiale d’une absence de territorialité. Gardez un espace rien qu’à vous en tant que personne, mais aussi un espace rien que pour le couple. Essayez de mettre une limite visuelle entre l’expression de la parentalité et celle de votre couple. Si vous vivez dans un espace restreint, il est toujours possible de jouer avec la couleur, des rideaux ou des éléments de rangement pour marquer cette différence. Ainsi, vous n’aurez pas la sensation d’être esclave de ce rôle de parent.

6. Essayez la « météo des émotions » :

Si la communication est compliquée (ou rompue), voici un exercice :

– À la fin de la journée, sur le frigo par exemple, les deux partenaires expriment leur état d’âme avec un soleil, des nuages, de la pluie ou des orages.

– Une fois les deux images présentées, prenez un temps avec votre partenaire pour expliquer pourquoi vous avez mis cette météo.

L’autre ne doit ni juger, ni répondre, il doit simplement écouter. Une fois que vous avez tous deux exprimé vos émotions, vous pouvez ouvrir la conversation.

Rappelez-vous que tout passe : quand bien même la route peut vous sembler longue, dites-vous que ce n’est qu’éphémère, et que tout passe. Vous n’êtes pas seul·e·s.

Margaux Terrou, sexologue clinicienne

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