Les termes « confiance en soi » et « estime de soi » sont souvent utilisés comme synonymes alors qu’il ne s’agit pas de la même notion, même si ces deux termes sont proches.

L’estime de soi est liée à la conscience de sa valeur personnelle : c’est savoir reconnaître ses forces, ses faiblesses et ses limites. Le sentiment de confiance en soi, c’est croire en ses capacités de réussir.

Comment se construit l’estime de soi ?

L’estime de soi se construit dès le plus jeune âge dans le regard de l’autre. Lorsqu’un enfant a une bonne estime de lui, il s’accepte tel qu’il est et il a une image positive de lui-même.

Avoir une bonne estime de soi, c’est aussi se sentir digne d’être aimé et se sentir assez en sécurité pour utiliser ses capacités pour faire face aux difficultés que l’on traverse. C’est comprendre que l’on a de la valeur, même si l’on n’est pas parfait.

L’estime de soi peut varier d’un contexte à l’autre. L’enfant peut avoir une bonne estime de lui-même sur le plan moteur, mais pas en ce qui concerne ses relations aux autres par exemple.

Ces disparités peuvent perdurer et se retrouver à l’âge adulte. En consultation, on entend parfois « Je ne comprends pas, je réussis très bien dans ma carrière, je suis une référence, on me respecte, mais dans les relations amoureuses c’est une catastrophe, je n’arrive pas à stabiliser une relation ! ».

Comment aider son enfant à construire une bonne estime de lui-même ?

La meilleure façon d’aider votre enfant à construire une estime de soi solide, c’est de lui dire que vous l’aimez ! Lui dire ou lui montrer si vous n’êtes pas à l’aise avec les mots — en tout cas, l’estime de soi ne peut se construire qu’au travers des retours d’amour perçus et assimilés par l’enfant dès son plus jeune âge. Cela en fera un adulte en sécurité et autonome émotionnellement.

Sachez démontrer à votre enfant que vous l’acceptez tel qu’il est, sans condition, en lui disant gratuitement que vous l’aimez et sans rien attendre de sa part en retour. Montrez-lui votre affection pour que son corps enregistre en même temps que sa tête et son cœur les bienfaits de l’amour inconditionnel du parent.

N’hésitez pas à lui manifester votre soutien et votre admiration lorsqu’il passe une étape. Dites-lui votre fierté, notamment dans le cadre d’une réussite dont il est fier lui-même, pour renforcer son ressenti de confiance. Cela s’appelle « le renforcement positif » et rien n’est plus encourageant pour votre enfant dans sa construction psychique.

Aidez votre enfant à bien se connaître en l’encourageant à faire des choix, à prendre des décisions, de façon à ce qu’il puisse affronter des situations nouvelles ou difficiles. Ne le poussez pas trop et ne le sous-estimez pas non plus, même si c’est parfois difficile ! Sachez placer le curseur au bon niveau pour qu’il puisse être dans les meilleures conditions de réussite, ce qui contribuera à renforcer son ressenti de confiance.

Encouragez-le à relever des défis mais, là aussi, dans la limite de ses capacités et surtout de son envie ! Soutenez-le mais ne le poussez pas : l’élan doit venir de lui et vous devez être là en soutien.

Félicitez, encouragez, passez du temps avec votre enfant, voyez-le tel qu’il est et dites-lui comme il est super ! Tout petit, l’enfant a une confiance totale en ses parents et notamment en sa maman qui est source d’une sécurité absolue.

Votre mission de « construction d’estime » de votre enfant est très importante ! Écoutez-le, respectez-le et critiquez-le toujours de façon constructive.

Comment éviter d’impacter l’estime de soi de son enfant de façon négative ?

Certains comportements nuisent particulièrement à la construction de l’estime de soi. N’attaquez pas, ne jugez pas avec des formulations négatives qui seraient définitives et invalideraient l’estime de soi de votre enfant.

Essayez de lui faire des commentaires constructifs. Par exemple, préférez « Je comprends ton point de vue mais je pense qu’il serait mieux de… » à « Tu dis n’importe quoi, ce n’est pas du tout ça ». De même, évitez de le reprendre ou de le réprimander devant les autres : c’est humiliant, cela peut le blesser et attaquer son estime.

Surtout, évitez de lui mettre une étiquette. « Mon fils est timide ! », « Ma fille a peur de tout » : c’est très dévalorisant et, là aussi, cela attaque profondément l’estime de soi.

Mettez en avant ses qualités, sans le présenter par ses manquements. Dites plutôt « Mon fils est réservé mais c’est un copain très fidèle » ou « Ma fille est prudente mais quand elle se lance, c’est qu’elle a évalué le risque ! ». Mettez le plus possible les atouts de votre enfant en avant quel que soit son âge, pour qu’il ne se sente pas comparé aux autres.

De même, ne le comparez pas à ses frères et sœurs : la rivalité se mettra de toute façon en place très tôt, inutile donc de souligner les différences entre eux ! Chaque enfant a sa propre identité et doit pouvoir se construire dans la différence. À chacun son histoire, ses forces, ses fragilités — laissez chacun de vos enfants grandir comme il le veut, comme il le peut.

Enfin, prêtez attention à l’image que vous lui renvoyez :

  • Essayez d’être dans le plaisir et non dans la performance ;
  • Faites les choses pour vous sans rechercher le regard de l’autre ;
  • Soyez fièr·e de vous quand il s’agit de l’être ;
  • Ne vous rabaissez pas si vous avez fait une erreur, faites-en une expérience constructive.

Soyez un modèle rassurant et non anxiogène pour votre enfant : cela l’aidera à asseoir son estime de soi à travers vous.

Construire son estime de soi peut être le travail de toute une vie. Si les fondations de l’enfance sont solides, l’adulte va gagner en sérénité et éviter les écueils classiques de la dévalorisation. Un adulte qui s’est construit une bonne estime de soi peut tout faire : il est confiant, il n’a pas peur, il ose, il traverse ses peurs, il prend des risques, il se réalise.

Cet adulte a été enfant, et vous êtes aujourd’hui le parent d’un futur adulte. Aimez-le, dites-le-lui, reconnaissez-le, soutenez-le : vous lui donnerez de la sécurité affective pour la vie.

Stéphanie Ascher, psychothérapeute, Paris 16

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