La pratique d’une activité physique est essentielle au maintien en bonne santé, à tous les âges de la vie. Chez l’enfant et l’adolescent, elle favorise le développement de la musculature qui soutient le squelette, participe à l’équilibre hormonal, améliore la concentration, renforce les apprentissages, procure du plaisir et, pratiquée à plusieurs, est l’occasion de tisser ou renforcer des relations sociales.
Pour toutes ces raisons, la pratique d’une activité physique est largement recommandée. Aussi, avant chaque grande rentrée scolaire, les parents sont nombreux à se demander quelle activité sportive choisir pour leur enfant, et sur quels critères.
L’âge et les capacités de l’enfant
En premier lieu, il est important de tenir compte de l’âge de l’enfant et de ses capacités. Actuellement, la plupart des clubs sportifs proposent leurs activités par groupes d’âge homogènes, tenant compte ainsi des particularités liées à la croissance de l’enfant, à ses compétences motrices, son agilité ou sa capacité de concentration par exemple. Selon les disciplines, des groupes de niveaux peuvent s’y ajouter.
À cet égard, il est important de suivre les recommandations du club quant au groupe le plus adapté aux compétences de votre enfant. La pratique d’un sport doit être source d’épanouissement et de plaisir, et il pourrait se sentir incompétent et mis en difficulté s’il était placé dans un groupe dont le niveau technique dépasse ce que son expérience et ses capacités motrices lui permettent, pour le moment, de produire.
Les intérêts et les préférences de l’enfant
Ensuite, le choix d’une activité sportive pour un enfant ne doit pas être basé uniquement sur les performances ou les compétences, loin s’en faut. En effet, il est important de prendre en compte les intérêts et les préférences de votre enfant afin qu’il puisse s’y épanouir et se réaliser pleinement.
L’objectif principal est qu’il associe durablement la pratique d’un sport à quelque chose d’agréable, de sorte qu’il lui soit spontané de souhaiter poursuivre la pratique de ce sport. Ainsi, le goût de l’effort va se refléter dans sa vie quotidienne d’adolescent et de futur adulte, notamment pour assurer ses déplacements à pied ou à vélo par exemple.
Si votre enfant ne se sent pas intéressé par l’activité, elle risque davantage d’être perçue comme une contrainte, voire de participer à développer une aversion pour l’effort physique. À l’inverse, si le choix de l’activité a été guidé par son intérêt, il est tout à fait possible d’observer qu’il gagne en confiance et en motivation, renforce son estime de lui-même et la persévérance dans son sport favori.
La performance sportive n’apparaît que secondaire, car elle lui est intrinsèquement liée : sans motivation ni confiance, votre enfant aura bien du mal à déployer des efforts soutenus et durables en vue d’augmenter ses performances.
Au contraire, s’il exerce son activité avec passion ou avec des objectifs de compétition, alors il aura tendance à vouloir améliorer ses performances et ses résultats. Il sera même parfois nécessaire, dans l’intérêt de sa santé et de son bien-être, de freiner ses ardeurs !
Les goûts et centres d’intérêt de votre enfant présentent donc une place prépondérante dans le choix de son activité : écoutez-le. Quels sports l’intéressent ? Lesquels préfèrent-ils ? Pourquoi ? Le mieux est d’écouter ses réponses et ses raisons pour identifier ce qui l’intéresse le plus dans la pratique d’une activité sportive.
S’il est scolarisé à l’école primaire, de nombreux services périscolaires proposent des activités sportives après l’école ou sur les heures de pause. Demander à votre enfant les activités qui ont sa préférence à l’école sera donc également une bonne idée pour l’accompagner à identifier le sport qui pourrait lui correspondre le mieux.
S’il n’a pas du tout d’idée de ce qui pourrait lui plaire, de nombreux clubs offrent la possibilité de faire une séance d’essai. En essayer quelques-unes va lui permettre d’affiner ce qui lui plaît – ou pas du tout.
La personnalité de l’enfant
Vous pouvez aussi vous appuyer sur sa personnalité pour lui soumettre des propositions d’activités à essayer. Ainsi, si votre enfant est plutôt timide ou de nature indépendante, il lui sera probablement un peu plus difficile de prendre part à un sport d’équipe, avec des enfants qu’il ne connaît pas encore, dans un sport qui ne l’attire a priori pas vraiment.
Il pourrait se sentir plus à l’aise d’essayer la natation, l’escrime, la gymnastique, le judo, l’athlétisme ou encore l’escalade par exemple. Autant de sports qui supposent néanmoins de collaborer, de s’entraider, d’attendre son tour, de faire attention à l’autre, de respecter un certain nombre de règles de sécurité, et donc d’exercer ses compétences sociales — sans toutefois le mettre en difficulté.
À l’inverse, si votre enfant est plus attiré par les jeux de groupe qui le stimulent, est de tempérament plus extraverti, apprécie le contact, il est probable qu’il se sente plus en confiance pour pratiquer un sport collectif.
La motivation et la persévérance
Par ailleurs, impliquer votre enfant dans le choix de son activité sportive est aussi l’opportunité de renforcer son engagement et sa motivation sur le long terme. En effet, au début, c’est génial de faire du foot avec les copains. Et puis après quelques mois, une défaite ou un entraînement sous la pluie, il trouve cela un peu moins plaisant. Cependant, il est important de pouvoir alors lui rappeler qu’adhérer à un club sportif signifie s’engager sur l’année scolaire. Et comme dans tout engagement sur la durée, il arrive que la motivation soit fluctuante.
Vous pouvez lui expliquer qu’il a participé activement au choix de son activité, éventuellement à la fréquence des entraînements, aux modalités selon lesquelles il souhaitait la pratiquer (en loisir ou pour la compétition, avec ou sans spectacle). En retour, il est attendu qu’il s’investisse jusqu’à la fin du « contrat moral », et qu’il tienne ainsi ses engagements jusqu’à la fin de l’année scolaire.
En effet, le sport est vecteur d’apprentissages parfois insoupçonnés, comme la persévérance et certaines valeurs morales (respect des engagements, de l’entraîneur ou entraîneuse, de ses pairs avec lesquels il forme une équipe). N’ayez donc pas peur d’encourager votre enfant à continuer à pratiquer son sport, en soulignant tout ce que sa persévérance lui apportera : des amitiés renforcées, de la confiance en soi, l’ambition d’aller au bout de ses projets et de ne pas baisser les bras devant la difficulté, l’apprentissage de la patience (le résultat de ses efforts n’est parfois pas visible immédiatement).
D’autant plus que bien souvent, le premier récompensé de ces efforts, c’est bien votre enfant, qui finalement a repris plaisir et… s’inscrit l’année suivante !
L’organisation familiale
Enfin, un dernier critère de choix se situe dans votre organisation familiale. Si la motivation de votre enfant est le principal moteur de votre décision, celle-ci peut-être grandement entachée par l’absentéisme.
Mieux vaut donc penser en amont votre propre organisation, entre les écoles de chacun de vos enfants, les garderies périscolaires, les trajets à assurer pour les uns et les autres, vos emplois et autres impératifs qui s’imposent à votre emploi du temps hebdomadaire.
Si vous avez du mal à planifier une activité sportive qui coïncide avec l’emploi du temps de votre enfant et le vôtre, alors vous pouvez tout à fait envisager de pratiquer une activité avec lui, hors club : une promenade à vélo, à pied, en trottinette ou en roller, par exemple. S’il y perd l’opportunité de nouer des relations amicales, il y gagne en revanche du temps de qualité passé avec son parent. Nul doute que cela viendra renforcer votre relation, et les souvenirs construits ensemble.
En résumé, pour accompagner votre enfant dans le choix de son activité sportive, il est conseillé de tenir compte en priorité de ses centres d’intérêt, de sorte qu’elle soit source de plaisir et de motivation nécessaires pour maintenir durablement son engagement.
Sports collectifs ou individuels, pratiqués en club, ils favorisent tous les relations sociales. Aussi, si votre enfant ne sait pas comment choisir son sport, vous pouvez l’orienter vers un sport individuel ou collectif en fonction de sa personnalité.
Enfin, veillez à ce que la pratique de l’activité choisie soit cohérente avec vos emplois du temps, car l’absentéisme subi et répété viendrait rapidement à mal de sa motivation.
Michèle Prados, infirmière puéricultrice