La succion chez le nourrisson est un phénomène aussi naturel que fascinant, c’est pour cette raison que votre bébé aime sucer son pouce (ou un autre doigt) ou sa tétine. Saviez-vous qu’avant même leur naissance, certains bébés commencent déjà à sucer leur pouce in utero. Il s’agit d’un réflexe inné, vital dans les premiers mois de vie, qui joue un rôle essentiel pour le bien-être de l’enfant. Mais au-delà de ce comportement apparemment anodin, il se cache un processus complexe de développement affectif et physique, dont l’évolution mérite d’être surveillée, surtout si l’enfant continue au-delà d’un certain âge.
Le réflexe de succion : un besoin instinctif
Dès les premiers instants de la vie, le réflexe de succion se manifeste naturellement chez le nourrisson. Il est indispensable à sa survie car il lui permet de se nourrir, que ce soit au sein ou au biberon.
Mais il ne s’agit pas simplement d’un mécanisme nutritionnel. La succion procure au bébé un profond sentiment de sécurité et de réconfort. Cette action stimule la libération d’endorphines, des hormones associées au bien-être, apaisant ainsi l’enfant dans des moments de stress ou de fatigue.
La succion devient alors bien plus qu’un simple besoin alimentaire. C’est un moyen pour l’enfant de s’auto-apaiser. En période de fatigue ou face à des stimuli inconfortables, comme les coliques ou les poussées dentaires, sucer une tétine ou son pouce devient une réponse presque automatique pour s’apaiser.
L’évolution du comportement de succion
Au cours des premiers mois, entre 0 et 6 mois, la succion est un comportement très prévalent, et souvent encouragé. Les tétines sont introduites pour apaiser l’enfant, notamment entre les repas ou durant le sommeil. C’est une période où la succion est encore fortement liée à la nutrition, mais elle commence déjà à prendre une dimension plus émotionnelle.
Entre 6 mois et 2 ans, la succion devient de moins en moins nécessaire pour s’alimenter, la tétine ou le pouce sont davantage sollicités pour leur fonction apaisante.
C’est durant cette phase que le comportement de succion évolue vers un simple mécanisme de confort, particulièrement en réponse à la fatigue, à la douleur, ou au besoin de réassurance.
Toutefois, si ce comportement persiste trop régulièrement dans la journée au-delà de l’âge de 2-3 ans, il peut devenir problématique. C’est à cet âge que l’enfant développe ses interactions sociales et physiques, et la succion devient souvent une habitude, voire une addiction émotionnelle.
Les conséquences d’une succion prolongée (pouce ou tétine)
La succion prolongée, qu’elle concerne le pouce ou une tétine, peut avoir des répercussions à long terme sur le développement physique et social de l’enfant.
Sur le plan orthodontique, par exemple, elle peut perturber la croissance des dents et la structure de la mâchoire. Les pédiatres et les orthodontistes parlent souvent de « malocclusion dentaire », un terme désignant un mauvais alignement des dents. Lorsque l’enfant suce son pouce ou une tétine de manière répétée, cela peut entraîner une projection des dents supérieures vers l’avant, créant ce qu’on appelle communément une « béance » ou une « morsure ouverte ».
Ce type de déformation peut nécessiter une correction orthodontique à l’adolescence, avec un traitement long et potentiellement onéreux.
De plus, une succion prolongée peut également entraîner un retard dans le développement des muscles oraux, affectant la prononciation et parfois même la déglutition. L’enfant peut avoir du mal à articuler certains sons, ce qui nécessite parfois l’intervention d’un ou une orthophoniste.
Enfin, sur le plan émotionnel et social, un enfant de 4 ou 5 ans qui continue à sucer son pouce ou une tétine peut se trouver confronté à des moqueries ou à une stigmatisation de la part des autres enfants. Ce comportement, souvent perçu comme infantile, peut affecter son intégration sociale, voire son estime de soi.
Comment aider un enfant à arrêter de sucer son pouce ou sa tétine ?
Il est tout à fait compréhensible que les parents s’inquiètent lorsque la succion persiste au-delà des premiers mois de vie. Cependant, il est important de rappeler qu’il s’agit d’un processus naturel, et que la plupart des enfants cessent ce comportement d’eux-mêmes avec le temps. Toutefois, dans les cas où cela devient une habitude persistante, il existe des solutions pour accompagner l’enfant dans ce sevrage en douceur.
La première approche consiste à instaurer des limites progressives. Par exemple, au lieu d’interdire soudainement la tétine, vous pouvez commencer par limiter son utilisation à des moments spécifiques, comme l’heure du coucher. Cela permet à votre enfant de conserver un sentiment de sécurité tout en réduisant progressivement sa dépendance.
Il peut aussi être utile d’encourager votre enfant à trouver d’autres moyens de se réconforter. Offrir des objets de transition, comme un doudou ou une couverture, peut l’aider à remplacer la succion par d’autres comportements apaisants. De même, introduire des rituels de détente, comme la lecture d’une histoire avant de dormir, peut aider à briser l’association entre la succion et le sommeil.
Les encouragements jouent également un rôle clé. Félicitez et récompensez les petits progrès, plutôt que de punir l’enfant pour avoir sucé son pouce ou sa tétine. Un tableau de récompenses ou des encouragements verbaux peuvent suffire à motiver l’enfant à abandonner cette habitude.
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Le kit Clipp est un dispositif innovant d’arrêt progressif de la tétine. Contrairement à la majorité des techniques de sevrage, la tétine n’est pas retirée du jour au lendemain. Ces techniques, trop souvent vécues comme une brutalité, diminuent les chances de réussite.
Avec Clipp, l’enfant garde l’objet tétine. Clipp lui permet de perdre progressivement, facilement et en douceur, l’habitude de téter.
Ce dispositif est construit autour de la dimension psycho-affective de l’enfant à sa tétine. En respectant les émotions et la temporalité de l’enfant, en l’impliquant, Clipp permet à l’enfant de cesser par lui-même la tétine. Il peut être fier de lui !
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Clipp est un outil de prévention des risques liés à l’arrêt tardif de la tétine et à la succion non nutritive tardive (problèmes orthodontiques, orthophoniques, troubles du sommeil). Simple, rapide, sûr et bienveillant, ce dispositif médical est conseillé à partir de 2 ans par des centaines de professionnels de santé et de la petite enfance.
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Dans les cas plus persistants, il peut être utile de consulter un professionnel. Un pédiatre, un orthodontiste ou un orthophoniste peut évaluer les conséquences de la succion prolongée et proposer des solutions adaptées.
Dans certains cas, un appareil orthodontique temporaire peut être utilisé pour dissuader l’enfant de sucer son pouce.
En Bref :
- La succion chez les bébés est un comportement naturel, profondément ancré dans leur développement affectif et physique.
- Si elle est essentielle dans les premiers mois, elle peut devenir problématique lorsqu’elle persiste au-delà de 2 ou 3 ans.
- Les parents ont un rôle important à jouer dans l’accompagnement de leur enfant, en mettant en place des stratégies douces et progressives pour aider à arrêter cette habitude.
- N’oublions pas que chaque enfant est unique. Ce qui fonctionne pour l’un peut ne pas convenir à l’autre. L’essentiel est d’aborder la question avec patience et bienveillance, tout en surveillant les signes qui pourraient indiquer un besoin d’aide professionnelle