« L’érotisme s’exprime partout, et comme tout bon acteur, il a besoin d’avoir une scène de théâtre digne de ce nom, j’ai nommé : votre lieu de vie. »

Et plus que votre lieu de vie, pour éviter tout quiproquo dans votre relation, la scénographie de votre chambre à coucher doit être parfaite. Si votre chambre n’est pas sanctuarisée (au sens de « la considérer comme un endroit sacré »), rien ne sert d’aller plus loin.

Votre chambre, ce lieu sacré

S’il y a bien un lieu qui doit recevoir le plus grand soin de votre part, c’est votre chambre à coucher. Rappelons quelques éléments :  

  • La chambre doit être libre de toute distraction technologique (portable, télévision, tablette).

  • Elle doit être épurée au maximum et, idéalement, rien ne doit vous rappeler autre chose (pas de linge qui sèche, pas de chaises avec des vêtements dessus, etc.).

  • Si vous avez des enfants, leurs jouets ou la table à langer doivent (si possible) être dans une autre pièce, ou recouverts le soir pour ne pas vous rappeler à votre rôle de parent. Il en va de même pour les photos sur la table de chevet : mieux vaut éviter !

  • Les couleurs doivent être propices à la relaxation — le rouge n’est pas conseillé.

  • Un jeu de lumière peut être utilisé (blanche pour le plafonnier par exemple, et une lampe de chevet en sel rose d’Himalaya pour créer une ambiance plus propice à l’érotisme).

  • Vous devez, si possible, avoir un moyen de fermer votre porte à clé pour ne pas être dérangés (verrou ou clé).

Le sommeil et les couples : une histoire d’amour ?

L’Institut National du Sommeil et de la Vigilance nous apprend, via son baromètre de 2017, que la moitié des Français dorment en couple. On y apprend également que partager son lit ou sa chambre avec un autre adulte fait plaisir, mais peut aussi perturber le sommeil.

Parmi les points positifs, le plaisir ressenti, le fait de se sentir rassuré·e ou de se tenir chaud font partie des principales motivations.

A contrario, cela peut provoquer des réveils nocturnes ou très matinaux, et entraîner des difficultés à s’endormir. Le sommeil est surtout perturbé par les mouvements et ronflements.

  • Pour 22 % des personnes qui dorment en couple, la présence de l’autre perturbe leur sommeil ;
  • Pour 11 %, cela améliore leur sommeil ;
  • Et pour les 67 % restants, cela ne change rien.

Rassurez-vous, bouger pendant son sommeil est tout à fait normal ! Il suffit de regarder les bébés pour comprendre que nous ne sommes pas si différents. Il y a environ 40 mouvements par nuit.

Derrière ces statistiques, on comprend aisément l’importance de mettre en place un rituel digne de ce nom pour favoriser la complicité, la tendresse et l’érotisme du couple.

Mettre en place un rituel

Une fois que ce lieu sacré est dépourvu de tout rappel à une quelconque distraction sociale ou familiale, il est important — si ce n’est indispensable — d’y accorder l’attention qu’il mérite.

Que l’on soit célibataire ou en couple, le soir doit être ritualisé, pour aider notre cerveau à comprendre et à se préparer au coucher.

Si vous êtes célibataire, n’hésitez pas à déposer votre téléphone dans le salon, à passer à la salle de bain pour marquer le passage au lit, avec pourquoi pas l’acte de nettoyer votre peau ou de mettre de la crème. La salle de bain peut être vue comme un sas de décompression, pour vous amener progressivement dans la phase nuit.

Le rituel du coucher va être d’autant plus important chez les couples. Voici quelques conseils faciles à mettre en place.

Se coucher en même temps

Parfois, le fait de ne pas se coucher ensemble est une manière inconsciente d’éviter l’intimité. La question à vous poser est pourquoi ? Que souhaitez-vous fuir ? S’il y a une baisse de désir, ne vous mettez pas la pression et ne ruinez pas votre sommeil en même temps. Allez-vous coucher ensemble sans crainte et passez un moment de partage avec votre partenaire, que ce soit au travers des échanges, des mots ou des câlins.

Quoiqu’il en soit, que vous soyez en plein milieu d’un épisode d’une série ou en train de surfer sur Internet, n’hésitez pas à cesser cette activité et à vous diriger également vers la chambre à coucher.

Le lit est souvent un endroit où l’on se livre à des confidences, où les conversations sont plus profondes ou, tout simplement, où l’on discute de choses que l’on risque d’oublier. La communication fait partie des piliers du couple et il serait dommage de s’en priver. Pour les personnes qui s’endorment tout de suite et celles qui lisent, n’hésitez pas à investir dans une lampe de chevet à faible intensité pour vous permettre de respecter vos rythmes respectifs.

Faire un moment câlin

Nos journées sont intenses, stressantes, et parfois, on peut emporter avec nous cette charge émotionnelle. Faire un câlin dans le lit avec la personne qui le partage permet de libérer de l’ocytocine (hormone du bien-être) et donc de vous apaiser.

Cette hormone est présente chez les femmes comme chez les hommes. Céline Rivière, psychologue clinicienne, le précise lors d’une interview donnée au magazine Le Figaro pour la promotion de son livre « La câlinothérapie » :  

[…] des recherches ont montré qu’elle était aussi impliquée dans un état de confiance vis-à-vis d’autrui, dans l’attachement d’une personne envers une autre et que sa production était augmentée par des stimuli agréables. Elle serait à la paix et à la tranquillité ce qu’est l’adrénaline au stress. À l’ocytocine s’oppose d’ailleurs le taux de cortisol, aussi appelé « hormone du stress ».

Se dire des mots doux

Simple comme bonjour certes, mais dire à l’être aimé « Fais de beaux rêves mon amour, je t’aime » lui envoie un message très fort. Si en plus ces mots sont retournés, alors là, c’est le jackpot.

Alors, prêts à essayer ?

Margaux Terrou, sexologue clinicienne

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