En préambule à cette question, il est important de rappeler qu’un bébé peut fréquemment se présenter par le siège en cours de grossesse (ce qui est observé en échographie). Jusqu’à 34 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire 7 mois et demi de grossesse), cela n’a aucune signification, ni pathologique ni définitive, concernant l’accouchement à venir.

La présentation par le siège

La fréquence des bébés se présentant par le siège est de 4 % des grossesses.

Si l’on retrouve parfois une cause à cette position (malformation utérine, grossesse gémellaire, placenta bas inséré, excès de liquide amniotique, fibrome utérin, etc.), la présentation par le siège n’a le plus souvent pas de cause particulière. Elle n’est pas appelée à se répéter lors de grossesses ultérieures, sauf si la cause persiste.

Il est classique de différencier une présentation du siège pour un premier bébé (« siège de primipare ») d’une présentation du siège chez une femme qui a déjà eu des enfants (« siège de multipare »).

De la même façon, on différencie :

  • le siège dit « complet », dans lequel les membres inférieurs du bébé sont repliés en tailleur sous ses fesses et apparaissent en premier à l’accouchement ;
  • le siège dit « décomplété », où les membres inférieurs dépliés remontent le long de l’abdomen et du thorax et atteignent la tête du fœtus.

Le mode d’accouchement en cas de présentation par le siège

Quoi qu’il en soit, il est indispensable pour l’équipe obstétricale de connaître précisément avant le terme de la grossesse les conditions de la naissance pour décider du mode d’accouchement :

  • autorisation de voie basse (voie naturelle) ;
  • décision de césarienne (programmée ou pendant le travail).  

Pour prendre cette décision, des examens complémentaires vous seront proposés. Ils permettront de déterminer les mensurations de votre bassin (scanner du bassin ou radiopelvimétrie), qui doivent être suffisamment larges pour autoriser la voie basse : c’est une condition sine qua non !

L’équipe obstétricale tiendra également compte des éléments relatifs au bébé : son poids et son volume prévisibles, évalués par les échographies.

Ainsi, un gros bébé en siège imposera le recours à la césarienne. Ce sera également le cas si le degré de flexion de la tête du bébé est insuffisant (car la tête du fœtus doit être fléchie pour un accouchement facile, sinon le recours à la césarienne s’impose).

Le placenta doit être normalement inséré et il ne doit pas y avoir d’obstacle à la descente et à la sortie du bébé (fibrome ou placenta bas inséré par exemple). En effet, cela gênerait l’accouchement par voie basse.

Enfin, vous devez être partie prenante dans cette décision et vouloir faire valoir votre souhait. L’accouchement par le siège requiert une aide active de votre part, par la qualité des efforts expulsifs nécessaires.

Quoi qu’il en soit, l’information préalable du couple est un élément d’importance. Toutes les conditions et décisions seront clairement exposées et feront l’objet d’un consentement écrit.

Pour finir, il faut noter que le recours à la césarienne pour présentation du siège n’impose pas nécessairement un accouchement par césarienne lors des naissances ultérieures. Donc, même si pour ce bébé en siège vous allez être césarisée, cela n’aura aucune incidence sur la voie d’accouchement de votre prochaine grossesse – sauf évidemment si le bébé se présente à nouveau en siège !

Dr Nathan WROBEL
Gynécologue-obstétricien, Paris

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