Les motifs médicaux d’une césarienne
En France, le taux de césarienne est d’environ 20 %. La décision de pratiquer une césarienne est habituellement prise en fonction de l’état de santé du bébé et/ou de la mère.
Dans certains cas, une césarienne est décidée en fin de grossesse en fonction de la position du bébé, de son poids, selon les antécédents d’accouchement par césarienne de la mère ou en lien avec des problèmes de placenta. Parfois aussi, une césarienne est décidée en cours de travail (césarienne en urgence ou en semi-urgence) si l’on s’aperçoit que le bébé se fatigue ou que le travail n’avance pas comme on le voudrait.
Les césariennes « de convenance » ou « pour demande maternelle »
Le guide des bonnes pratiques recommande de réduire le taux de césariennes, puisque comme toute opération, elle n’est pas dénuée de risques sur la santé de la femme et de l’enfant.
Alors peut-on demander d’accoucher par césarienne en France ? Certains appellent ces types d’accouchement des « césariennes de convenance » ou « de confort », même si l’on préfère désormais les nommer « césarienne pour demande maternelle ».
Elles sont assez peu répandues en France et font débat dans les maternités. La plupart du temps, les futurs parents sont d’abord reçus par un gynécologue qui leur explique les caractéristiques de la césarienne. Puis une évaluation est demandée à la psychologue de la maternité.
L’idée est de comprendre pourquoi une patiente en vient à préférer passer par la césarienne, et de s’assurer que celle-ci a bien en tête ce qui se passe en pré- et en post-opératoire. Il arrive en effet que certaines femmes préfèrent bénéficier d’une césarienne car elles pensent qu’elles auront moins mal et/ou qu’il n’y aura pas de conséquence sur leur corps en post-partum.
De plus, elles ne savent pas nécessairement qu’elles passeront au minimum deux heures en salle de réveil et qu’elles seront donc séparées de leur bébé juste après leur accouchement. Lorsqu’on le leur explique, ces dernières peuvent changer d’avis. Il leur est alors proposé des séances de préparation à l’accouchement et éventuellement des consultations psychologiques pour les aider à appréhender plus sereinement un accouchement par voie basse.
Certaines maternités n’acceptent pas que le coparent soit présent, même en cas de césarienne programmée, et le choix du couple peut alors évoluer en faveur d’un accouchement par voie basse.
Enfin, le fait de « contrôler » est parfois important pour certaines femmes, ce qui est rendu possible par la césarienne. Là encore, cela peut se travailler pendant la grossesse.
Le cas d’histoires traumatiques ou de phobies de l’accouchement par voie basse
Mais parfois, la consultation psychologique proposée par l’obstétricien est aussi l’occasion de rencontrer une patiente qui peut évoquer ses peurs (peur de la douleur, peur de mourir), son histoire personnelle (vaginisme, antécédents d’abus sexuels) et ses antécédents obstétricaux (premier accouchement traumatique par exemple).
Un travail psychologique peut se mettre en place, mais il est parfois inenvisageable malgré tout pour la patiente d’accoucher par voie basse. La césarienne est donc bien évidemment acceptée dans ces contextes particuliers.
L’accompagnement consiste ensuite à penser l’arrivée du bébé, la première séance de peau à peau avec le coparent, la mise en place de l’allaitement si la mère le souhaite en lien avec ses sensations post-opératoires. Dans ces contextes, un accompagnement psychologique et en sexologie peuvent parfois être proposés et être mis en place sur la durée.
Lucille CLOAREC
Psychologue clinicienne
Saint Cloud