Si l’on évoque le temps de la grossesse et les transformations corporelles de la femme, la question primordiale reste celle du désir.
Faire l’amour pendant la grossesse
Quelle était la sexualité du couple avant la grossesse ? Existe-t-il chez l’un ou chez l’autre une baisse de la libido au cours de la grossesse ? Peuvent-ils en parler, entre eux ou à un professionnel ?
Quoi qu’il en soit, il s’agit alors moins d’apprendre à faire l’amour autrement que d’inventer sa sexualité selon les différents temps de la grossesse en préservant l’attention à l’autre, la tendresse et la sensualité. Ainsi, chaque couple peut trouver l’épanouissement à sa manière jusqu’à la fin de la grossesse.
Faire l’amour après l’accouchement
Après l’accouchement, la réémergence du désir sexuel demande parfois du temps et souvent, du côté de l’homme, de la patience. Son corps n’a été éprouvé ni par les aléas de la grossesse ni par l’énorme « parcours du combattant » que représente l’accouchement.
Fréquemment, la femme fait part de ses craintes aux professionnels qui l’accompagnent : ne plus reconnaître son corps, imaginer son sexe distendu, ne plus plaire à son conjoint… Elle ressent le besoin de retrouver son corps d’amante mais elle est toute entière absorbée par son nourrisson qui l’occupe et la préoccupe jour et nuit. Elle dépense le plus souvent des trésors de patience pour cet enfant et, du moins pour un temps, le désir sexuel peut se dérober.
Plus le partenaire arrive à partager les soins au nourrisson, plus la fatigue des nuits sans sommeil est connue par l’un et l’autre – et plus la tolérance et la bienveillance seront de mise.
Apprendre à se retrouver en couple
Là encore, il s’agit moins d’apprendre à faire l’amour différemment que d’apprendre à favoriser des moments de retrouvailles sur un autre terrain que celui de la parentalité.
Grâce à un tiers (grand-mère, grand-père, frère ou sœur, ami…), si possible bien sûr, il est parfois salvateur de trouver quelques moments presque volés, à l’extérieur du foyer, pour se regarder, se raconter et peut-être retrouver le désir.
Geneviève WROBEL, psychologue clinicienne, Paris