Un lit cododo, une poussette qui passe en bagage à main, une turbulette, une sucette, une veilleuse, des couches, des pyjamas, des bodys… La liste du matériel de puériculture est souvent longue et dépend aussi des envies et des possibilités de chacun.

Mais le nouveau-né a des besoins essentiels qu’aucun objet d’aucune marque ne pourra combler. Et c’est auprès de ses parents qu’il trouvera ce qui lui est nécessaire.

À la naissance

Dès la naissance, l’enfant qui naît va rechercher le regard de sa mère avec ce que l’on appelle le « protoregard ». C’est un regard fondateur d’une intensité unique qui vient signifier le passage de la vie de fœtus à celle de nouveau-né, un regard très profond et intense. Ce regard annonce le début de cette relation unique entre la mère et son bébé, ils forment à eux deux un tout indivisible.

De ce milieu parfait dans lequel il était, l’utérus de sa mère, le nouveau-né garde des sensations très plaisantes : bercements permanents, musique du cœur de sa maman, température idéale, nourriture permanente… Le paradis ! Le bébé va rechercher la continuité de ce lieu parfait auprès de sa mère. C’est dire l’importance du peau à peau – un moment privilégié lors duquel il va pouvoir retrouver toutes ces sensations parfaites.

Lorsqu’il vient au monde, le bébé est totalement dépendant de ses parents : « un bébé seul n’existe pas », d’après Winnicott (pédiatre et psychanalyste pédiatrique).
Ce besoin inné de proximité physique, il est essentiel d’y répondre en le portant, en le berçant, en répondant à ses pleurs.

Le portage

Les jeunes parents ont parfois peur qu’en ne le laissant pas pleurer et en le prenant très souvent contre eux, le bébé « prenne de mauvaises habitudes ». C’est souvent l’entourage qui transmet cela, et oui, effectivement : il va prendre l’habitude… celle d’être aimé, compris et entendu. Ces réponses adaptées vont lui permettre d’acquérir une sécurité affective essentielle qui lui sera bénéfique toute sa vie.

Le bébé a besoin d’être porté, si possible en écharpe ou en porte-bébé physiologique, ce qui lui permet de retrouver les sensations de sa vie intra-utérine et facilite l’allaitement – tout en vous laissant les mains libres et surtout en préservant votre dos et vos bras !

Les pleurs du bébé

Le bébé a besoin que l’on réponde à ses pleurs. Du fait de son immaturité, il n’est pas capable de se sécuriser et de se calmer seul. Il va seulement exprimer un inconfort (couche à changer, faim, douleurs…) ou un besoin (de proximité, de chaleur, de contact, de sécurité…). Lui répondre de façon satisfaisante et adaptée assure les fondations de sa sécurité psychique et affective.

Si l’on ne répond pas à ses messages, le bébé va progressivement se couper de ses émotions et devenir « un bébé sage », mais par résignation. Il n’aura pas gagné en expérience positive.

Le cododo

La pratique du sommeil partagé est ancestrale et pratiquée encore dans de très nombreuses cultures. En Occident, cette pratique est plus discrète car beaucoup de préjugés circulent à ce sujet.

Or, elle présente de nombreux avantages : répondre rapidement aux besoins du bébé, simplifier et favoriser l’allaitement maternel… Cela permet une transition idéale entre l’environnement sécurisant du ventre de la maman et le grand lit vide du bébé. Les dernières études sur le « cododo » ont mis en évidence que ce dernier, couplé à l’allaitement maternel, était un facteur protégeant de la mort subite du nourrisson.

Pour cela, il suffit de le pratiquer avec certaines règles de sécurité :

  • un matelas ferme ;
  • pas de couverture recouvrant bébé ;
  • une température autour des 18-20 degrés ;
  • pas de tabac, alcool, médicaments ou toute autre substance risquant de perturber la vigilance des parents.

Le cododo se pratique souvent dans un petit lit accolé à celui des parents.

L’allaitement

L’allaitement maternel, quand il est possible et voulu par la maman, est le mode d’alimentation prévu pour le nouveau-né : le lait maternel est idéalement adapté à ses besoins nutritifs. De plus, sa composition s’adapte selon l’heure de la journée, selon l’état du bébé et ses besoins du moment, selon la température extérieure…

Et si le liquide est idéal, il en est de même pour le geste ! Cela permet d’apporter une sécurité affective, de favoriser le lien d’attachement, avec des propriétés apaisantes et antidouleurs, tout en répondant au besoin physiologique de succion du bébé.

Bien entendu, le choix du mode d’alimentation vous revient à vous, parents. Et qu’il s’agisse du biberon ou du sein, votre bébé sera nourri avec tout votre amour inconditionnel.

En nourrissant le bébé à la demande, on répond aux besoins de son tout-petit de manière optimale, sans se fier à des horaires stricts qui lui sont peut-être mal adaptés.

Si l’on a fait le choix de l’allaitement artificiel, il sera intéressant de donner le biberon de manière physiologique comme le préconisent les nouvelles recommandations : le bébé dans les bras plutôt demi-assis, le biberon tenu horizontalement pour que le flux ne soit pas trop important et que bébé puisse le prendre selon sa faim et ses besoins. Il est ainsi plus adapté de donner régulièrement de petites quantités plutôt que de donner de grandes quantités plus espacées.

Voilà en résumé ce dont bébé a besoin : la proximité, la sécurité affective, le sentiment d’être contenu et enveloppé. Dans les premiers temps de sa vie, il n’existe pas seul mais seulement à travers vous.

Alors, ne vous limitez pas en câlins et portage, écoutez-vous, faites confiance à vos intuitions et à votre bébé !

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le sujet :
« Le bébé est un mammifère » de Michel Odent
« Serre-moi fort » de Carlos Gonzalez

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