Souvent, on pense de l’enfant qui sait mettre ses chaussures ou ranger son manteau qu’il est autonome. Pourtant, il ne s’agit là que de la capacité de l’enfant à répondre à la demande de l’adulte, à se conformer aux règles sociales. C’est donc tout le contraire de la définition étymologique de l’autonomie. Alors qu’est-ce que l’autonomie ? Et comment encourager son enfant à devenir autonome ?

Qu’est-ce que l’autonomie ?

Autos (soi-même) et nomos (loi, règle) : l’autonomie est en réalité la capacité à agir pour soi-même, à se fixer sa ligne de conduite, en évitant les dangers.

D’ailleurs, lorsque l’on parle d’un·e salarié·e par exemple, le fait de faire preuve d’autonomie dans son travail est bien différent de sa capacité à répondre favorablement aux instructions qui lui sont données. On parle d’autonomie lorsque la personne sait s’adapter à une situation différente sans supervision, prendre des initiatives, rectifier ses erreurs, etc.

De la même façon, l’enfant ne peut gagner en autonomie que s’il exerce une part de libre choix, de décisions, et s’il revendique une certaine liberté d’action. L’autonomie s’expérimente, se conquiert, s’acquiert. C’est le fameux « moi tout seul ».

Qu’est-ce que l’autonomie chez l’enfant ?

Au cours de son développement, l’enfant exercera son autonomie dans différentes sphères :

  • dans ses habiletés motrices en explorant son environnement et en mesurant la façon dont il peut interagir avec lui ;
  • dans sa capacité à penser et à faire des choix pour lui-même, qui supposent d’avoir acquis des connaissances et d’être capable d’en faire une analyse critique ;
  • et tout au long de son enfance et de son adolescence, dans sa capacité à gérer ses émotions, ses relations interpersonnelles, et donc à agir sur lui-même et sur autrui.

Ainsi, l’enfant qui discute avec son doudou montre parfaitement qu’il sait s’occuper en dehors de la présence d’un adulte et qu’il peut choisir l’orientation de son jeu. Il démontre alors l’autonomie dont il est capable.

Un autre exemple de ce qu’est l’autonomie chez l’enfant, c’est sa capacité à dire « non » : il montre ainsi qu’il existe et qu’il peut de se différencier de l’adulte en exprimant un avis différent du sien.

Donner alors à l’enfant la possibilité de choisir une solution alternative parmi les propositions de l’adulte, ou d’en construire de nouvelles, est une excellente façon de favoriser sa prise d’autonomie, en lui offrant des occasions d’étendre ses possibilités d’agir dans son environnement.

Enfin, l’autonomie de l’enfant se construit dans sa capacité à agir, pour lui-même et dans son environnement, sans intervention de l’adulte. Elle se construit donc sur sa capacité à se séparer de l’adulte, laquelle est intrinsèquement liée à une relation d’attachement suffisamment « sécure ».

Comment favoriser l’autonomie de son enfant ?

En confiant des responsabilités à votre enfant, vous lui offrez une place de membre actif dans la famille, capable d’agir pour la famille, de participer aux actions et à certaines décisions. Veillez à fixer des attentes réalistes par rapport à son âge et à son développement, et à lui laisser un temps suffisant pour explorer diverses façons de mettre en œuvre la tâche qui lui est confiée.

N’oubliez pas que la maîtrise passe par l’apprentissage et l’expérimentation, et nécessairement par des essais-erreurs : donc, encouragez votre enfant ! S’il n’a pas réussi aujourd’hui, son erreur lui permet de construire le chemin vers l’autonomie demain. Il finira par y arriver, quand il sera prêt.

N’hésitez pas non plus à utiliser sa curiosité naturelle pour lui permettre d’explorer les domaines qui l’intéressent, et notamment vous suivre dans vos activités. C’est une façon de passer du temps ensemble, de transmettre à votre enfant un peu de votre histoire familiale, et d’être supervisé dans la recherche de solutions à de petits problèmes du quotidien.

Dans cette perspective, la méthode Montessori propose des principes et des approches qui répondent à ces besoins, créant un environnement éducatif qui encourage et valorise l’indépendance et la découverte individuelle dès le plus jeune âge de l’enfant.

Michèle Prados, infirmière puéricultrice

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