Allier les deux, c’est possible !
Souvent, il y a cette idée reçue : être « trop » bienveillant·e envers son enfant, c’est manquer de fermeté. Alors qu’être ferme, c’est seulement faire respecter le cadre et les règles de vie. Et faire preuve de bienveillance, c’est respecter l’enfant dans son individualité et ses étapes de développement. Alors oui, il est possible d’allier les deux dans votre éducation. Cette alliance s’appelle la parentalité positive, et c’est le gage d’une éducation juste.
Qu’est-ce que la parentalité positive ?
La parentalité positive est un ensemble d’outils qui donnent la possibilité aux parents de mieux « gérer » les situations difficiles qu’ils peuvent rencontrer au quotidien – par exemple la colère, les conflits, le chagrin, une dispute entre frères et sœurs, etc.
La parentalité positive va mettre l’intérêt de l’enfant au centre. Le but est d’instaurer une relation positive avec son enfant et de l’accompagner au mieux dans son épanouissement.
La démarche de la parentalité positive repose essentiellement sur les points suivants :
- Prendre conscience de ses propres blessures d’enfance, afin d’éviter de reproduire le modèle éducatif reçu qui n’était peut-être pas adapté ;
- Prendre conscience de l’impact et de la puissance des mots employés, qui peuvent étiqueter un enfant et laisser des traces durables ;
- Faire preuve d’adaptation en observant le développement de son enfant ;
- Favoriser l’estime de soi de son enfant et l’aider à conquérir son autonomie ;
- Éviter d’avoir recours aux châtiments corporels ou aux punitions pour régler un conflit.
En bref, la parentalité positive, c’est avant tout un travail sur soi-même dans le but d’acquérir de nouvelles compétences parentales. L’objectif final est d’accompagner avec bienveillance les différentes étapes du développement de l’enfant.
Comment mettre en place la parentalité positive au quotidien ?
Privilégier les consignes positives
« Ne cours pas », « ne crie pas »… Avec ce type de phrases, l’attention de votre jeune enfant va se porter sur ce qu’il ne doit pas faire. Il va retenir « cours, crie ». À l’inverse, avec une consigne positive, son attention se dirige naturellement vers le comportement souhaité.
Par exemple :
- « Ne cours pas » devient « Marche, s’il te plaît » ;
- « Ne crie pas » devient « Parle doucement ou chuchote ».
Avec la reformulation de la consigne, l’enfant va finalement retenir le comportement à avoir.
Répondre à son besoin d’autonomie et d’affirmation
Allier fermeté et bienveillance, c’est également répondre aux besoins de l’enfant. En le laissant faire des choix, vous l’aidez à s’identifier comme un individu à part entière.
Par exemple, si le bain est un moment compliqué, si votre enfant refuse ou s’il crie, vous pouvez lui demander : « Nous allons te donner ton bain. Tu veux y aller à 4 pattes ou en courant ? » D’une part, vous lui laissez un choix, et d’autre part, vous apportez une proposition ludique.
Reconnaître ses émotions
Souvent, lorsqu’un enfant vit une situation difficile, cette situation vue avec nos yeux d’adulte nous paraît banale et de peu d’importance.
« L’enfant mérite que l’on respecte ses peines, même si leur cause n’est que la perte d’un caillou. »
Cette magnifique citation de Janusz Korczak illustre parfaitement ce point. Par exemple, si son gâteau est tombé et qu’il s’est brisé, nous allons avoir tendance à dire « Ce n’est rien, ce n’est pas grave, je t’en donne un autre ».
La parentalité positive, c’est aussi reconnaître les émotions de l’enfant afin qu’il se sente compris. Vous pouvez lui dire « Ah oui, ton gâteau est tombé, je vois que tu en avais très envie. Si tu veux je peux te redonner un autre tout beau ».
Préférer la réparation à la punition
En tant qu’adulte, lorsque nous commettons une erreur, nous pouvons la réparer. Si votre enfant renverse un verre d’eau alors que cela faisait plusieurs fois que vous lui demandiez de le poser, vous pouvez lui rappeler la règle et lui demander de réparer son erreur ou sa bêtise. Cela lui permet de se responsabiliser sans se sentir humilié par une punition.
Encourager les bons comportements
« L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante. Il ne peut survivre sans. » Jane Nelsen
L’encouragement – qui va constituer un renforcement positif – est un outil important pour le jeune enfant en pleine construction. Il influence, à court et à long terme, son comportement ainsi que sa façon d’être et de penser.
L’encouragement apporte plusieurs avantages :
- Insuffler de la force, donner du courage pour aller plus loin. Un enfant (mais un adulte aussi d’ailleurs !) a besoin d’être encouragé pour se sentir plus fort.
- Enseigner à l’enfant des compétences de vie essentielles comme le sens des responsabilités sociales, la persévérance, la bonne estime de soi, la confiance… Autant de compétences qui lui permettront, sur le long terme, de s’accomplir et de s’épanouir.
- Apaiser une tension, un conflit entre un parent et son enfant. L’encouragement a donc aussi un effet à court terme puisqu’il permet de diminuer les comportements inappropriés.
Être bienveillant·e et ferme est un travail au quotidien. Au début, peut-être que certaines pratiques ne seront pas naturelles, mais vous observerez sans aucun doute une différence remarquable au fil des jours. La patience est la clé !
Janys RICHEPI
Éducatrice libérale de jeunes enfants
77 NOISIEL