Cet article a été réalisé en partenariat (non rémunéré) avec Wounded Women pour favoriser la sensibilisation autour du post-partum après une césarienne.
Sur ses réseaux sociaux, son site internet et son podcast, Wounded Women met à disposition des informations concrètes et de prévention pour soulager le quotidien des femmes vivant avec des cicatrices, les aider à se construire leur parcours de soins de confort en post-opératoire et les rendre actrices de leur santé.
En lien avec son équipe médicale, Wounded Women accueille aussi les femmes au sein d’ateliers pour rompre leur isolement, principal facteur favorisant la dépression ou la sortie des parcours de soins. Accompagnée de professionnels de santé, Wounded Women réalise également le premier livre blanc pour favoriser « l’amélioration du parcours de soins des femmes césarisées ou ayant des cicatrices handicapantes suite à leur accouchement ».
Wounded Women c’est aussi la première lingerie dédiée au confort du ventre des femmes en post-partum, post-opératoire et chaque jour de leur vie, recommandée par les professionnels de santé et disponible en pharmacies partenaires.
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Avant tout, précisons qu’en dehors de quelques cas assez rares de césariennes effectuées sur demande maternelle, un accouchement par césarienne n’est choisi que pour sécuriser la mère et l’enfant. C’est donc un choix « par défaut », programmé en amont lorsqu’on estime que l’accouchement par voie basse présente davantage de risques pour la mère ou l’enfant, ou décidé en urgence au cours de l’accouchement en cas de signes de souffrance fœtale par exemple.
Pourquoi sensibiliser au post-partum après une césarienne ?
Pour protéger la santé physique et émotionnelle des femmes !
1 femme sur 5 (soit 150 000 femmes) accouche par césarienne en France chaque année, dont environ deux tiers en urgence. Si la majorité des femmes s’en remet sans dommage, une minorité d’entre elles a besoin d’un suivi adapté en post-partum.
- Sur ces deux tiers, le docteur A. Yamgnane, gynécologue-obstétricienne, estime que la moitié rencontreront des difficultés psychologiques.
- Pour quelques rares femmes, et en particulier lorsque la césarienne a été réalisée dans un contexte d’urgence, les suites post-opératoires sont marquées par ce qui peut s’apparenter à un syndrome de stress post-traumatique. C’est notamment le cas lors des procédures en « code rouge », lorsque le pronostic vital de l’enfant est engagé et que seule compte l’urgence de le faire naître dans un délai extrêmement court.
- Dans ces situations, il est de règle que les praticiens qui ont participé à la césarienne prennent le temps d’expliquer a posteriori l’extrême urgence de cette césarienne. Lorsque tout finit bien, le processus de récupération psychique peut alors s’enclencher normalement.
- Selon l’économiste de la santé Valentina Tonei, le risque de dépression du post-partum est majoré de 15 % suite à une césarienne. On estime à environ 20 % la proportion des femmes qui seront touchées par une dépression du post-partum.
Il est donc nécessaire de sensibiliser à la prise en charge des femmes après leur accouchement par césarienne, pour assurer une récupération et une convalescence optimales à la mère, mais aussi au couple et à la famille. Aujourd’hui, de nombreux coparents expriment également leur mal-être et leur propre dépression du post-partum, souvent eux aussi choqués par les conditions d’une césarienne réalisée dans l’urgence.
6 clés pour favoriser le post-partum après une césarienne
🧑⚕️ Traiter la douleur
Une césarienne est un accouchement ET une opération. Il est donc primordial de traiter la douleur avec les médicaments prescrits. Le système digestif est aussi fréquemment perturbé, et il ne faut pas hésiter à demander au personnel soignant de quoi faciliter le transit pendant le séjour à la maternité et après la sortie. N’oubliez pas : « Une douleur physique non soulagée devient une douleur psychologique ».
👟 Bouger
Rapidement, le personnel soignant vous aidera à vous lever et à faire les premiers pas. Il est essentiel de pouvoir se mobiliser (sans forcer) pour stimuler le retour veineux et la mobilité des tissus. Le lever précoce est très vivement recommandé pour de nombreuses raisons : c’est même le fondement des protocoles de « réhabilitation précoce après chirurgie ». De même, il sera bénéfique de masser régulièrement la cicatrice une fois refermée, afin de limiter le risque d’adhérences.
- Une cicatrice met jusqu’à 24 mois pour devenir définitive ;
- Il est possible de consulter un·e kinésithérapeute spécialisé·e.
🧡 S’entourer et préparer le retour à la maison
En général, les femmes ayant accouché par césarienne sont handicapées pendant les 2-3 premières semaines du post-partum. La vie quotidienne est plus difficile qu’après un accouchement par voie basse, notamment dans les gestes impliquant la musculature abdominale (tousser, se lever, porter le bébé, etc.)
Il est donc essentiel qu’une aide familiale ou amicale soit mise en place dans les quelques jours qui suivent le retour à la maison, pour soulager la femme et le couple des tâches quotidiennes. Dans le cas où le couple n’a pas d’aide des proches, il est possible de faire appel à un·e TISF (technicien·ne d’intervention sociale et familiale).
⛺️ Se construire un « bivouac »
Afin de faciliter son quotidien, il peut être utile d’organiser son environnement dès le retour de la maternité, pour préserver son ventre des « faux » mouvements qui pourraient endommager la cicatrisation :
- Monter le lit du bébé au niveau des bras de la mère ;
- Installer tout le matériel de change, de soins pour le bébé et la maman à proximité du lit ;
- Prévoir des en-cas et des boissons proches du lit ou du lieu de repos de la maman ;
- Prévoir des tenues adaptées et confortables ;
- Choisir une alimentation adaptée à la récupération post-opératoire afin de booster la cicatrisation (éviter le sucre, l’alcool et les mauvais apports qui fatiguent l’organisme).
❤️🩹 S’écouter et panser sa « cicatrice émotionnelle »
Pour bien récupérer, réduire les risques de dépression et adoucir le post-partum :
- Entourez-vous de personnes positives, qui vous apportent de l’énergie, et n’hésitez pas à refuser les visites qui vous coûtent.
- Changez de soignants si les professionnels consultés n’écoute pas vos douleurs ou vos besoins.
- Si vous allaitez, demander conseil à une consultante en lactation peut être utile. Parfois, la cicatrice et une montée de lait plus tardive peuvent complexifier l’allaitement.
- Même si la cicatrisation physique se fait bien, ne négligez pas la « cicatrice émotionnelle » qui a aussi besoin d’être guérie ! En cas de tristesse envahissante ou d’idées noires, n’hésitez pas à consulter. Vous pouvez solliciter la psychologue de la maternité ou vous rendre à la PMI proche de votre domicile.
- Les douleurs qui durent dans le temps ne sont pas « normales ». Il est toujours utile de consulter une sage-femme, son médecin traitant, son chirurgien, une infirmière…
💼 Préparer la reprise du travail
Après une césarienne, surtout si elle est mal vécue, un sentiment d’hypervigilance peut survenir, rendant difficiles les séparations avec le bébé. De plus, le congé maternité est le même, que vous ayez accouché par voie basse ou par césarienne.
- Essayez si possible de confier votre bébé à une personne de confiance quelques heures de temps en temps afin de vous habituer à la séparation.
- Reprenez contact avec votre employeur (manager et RH) et échangez sur votre retour et les aménagements possibles.
- Consultez votre médecin traitant et/ou la médecine du travail si les conditions pour un retour au travail ne sont pas réunies physiquement et psychologiquement.
💡 Dernier conseil : n’hésitez pas à masser votre cicatrice pour soulager les adhérences.
Pour retrouver d’autres conseils, les ateliers et la lingerie spécialisée de Wounded Women, rendez-vous sur son site internet ou ses réseaux sociaux.