Depuis le 1er juillet 2021, la durée du congé paternité a doublé en France pour passer de 14 à 28 jours. La France reconnaît ainsi que la présence du père auprès de son nouveau-né dans le premier mois qui suit la naissance est essentielle. Elle permet d’offrir à l’enfant de bonnes conditions de développement, mais aussi au père de trouver sa place auprès de son bébé. Enfin, nous nous soucions des pères et en prenons soin !
Les conséquences des troubles du sommeil du nouveau-né
Durant ses premières semaines de vie, le nouveau-né a un rythme de réveils intense et il sollicite ses parents environ toutes les trois heures (parfois plus encore), notamment pour manger ou pour être changé. Le sommeil du bébé est précieux mais il est souvent source de différents troubles, impactant directement les parents : réveils nocturnes, troubles de l’endormissement, terreurs nocturnes, etc.
La première conséquence très directe des troubles du sommeil de l’enfant chez le père est une fatigue intense. En effet, le parent est réveillé et son sommeil est inévitablement haché, d’autant plus que certains adultes peinent à se rendormir après un réveil au beau milieu de la nuit. Cette fatigue se manifeste aussi bien nerveusement que physiquement.
Associée à la fatigue, le sentiment de ne jamais y arriver peut gagner le jeune papa. Les réveils nocturnes s’accompagnent généralement de pleurs intenses chez le nouveau-né. Ceux-ci sont parfois difficiles à gérer et le père peut se trouver dépassé, surtout si la mère de l’enfant arrive, elle, à calmer ce dernier (en le mettant au sein par exemple).
Les troubles du sommeil de l’enfant peuvent générer un stress énorme chez le père, une incompréhension, une culpabilité de ne pas y arriver. Le père peut réagir en devenant irritable, agressif, tendu avec l’entourage, notamment avec des éventuels aînés ou avec sa compagne. Des conflits familiaux et de couple peuvent alors surgir.
Difficile dans ces conditions de trouver sa place auprès de son bébé, d’autant plus que la relation mère-enfant est souvent fusionnelle. Cela peut créer des frustrations importantes chez le père.
Le baby blues du papa
Le jeune papa peut se sentir un peu à l’écart, mis de côté, n’ayant pas de rôle précis à jouer auprès de son enfant. Un sentiment de tristesse peut s’installer et un baby blues du papa peut arriver. Le père peut alors se réfugier dans son travail, le sport ou les addictions pour chercher à « fuir » la maison.
Heureusement, ces situations ne sont pas irrémédiables. Lorsque le papa est touché par le baby blues, le dialogue est primordial. Alors que celui-ci tend à culpabiliser, il faut d’abord lui faire accepter son état et éviter qu’il ne s’enferme dans le silence. Parfois, une simple discussion avec sa compagne ou son entourage sur son mal-être peut débloquer les choses. Il est également important que la maman réconforte son compagnon en lui expliquant que le bébé n’est pas un rival et ne prendra pas sa place…
Il arrive parfois que des troubles sexuels touchent le couple. En effet, les troubles du sommeil de l’enfant sollicitent les deux parents, notamment la maman. Le père peut, de ce fait, se sentir rejeté par sa partenaire. Baisse de la libido, dysfonctionnements érectiles ou autres troubles sexuels peuvent alors apparaître.
Au vu de tout cela – et même si le temps apporte généralement le remède – il est très important de se faire accompagner dans la gestion des troubles du sommeil de l’enfant. Tous les enfants ne sont pas concernés, tous les parents réagissent différemment, mais une chose est sûre : en cas de difficultés, ne restez pas seuls !
Camille D’AVOUT
Sage-femme libérale
Paris