Quand, comment ?

La rééducation périnéale est très vivement conseillée après un accouchement, que celui-ci ait eu lieu par les voies naturelles ou par césarienne. Elle a pour objectif de restaurer le tonus des muscles du périnée, qui ont été sérieusement mis à contribution pendant toute la grossesse et bien sûr l’accouchement.

Le principe est tout simple : effectuer des contractions volontaires de tous les muscles entourant le vagin et des muscles releveurs de l’anus.

Pourquoi rééduquer le périnée, même en cas de césarienne ?

Votre bébé a pesé de plus en plus sur votre petit bassin jusqu’à sa naissance et a contribué à fragiliser le « plancher périnéal ». Restaurer ce plancher est essentiel à la qualité du soutien des organes du petit bassin et à la continence.

En effet, ne pas rééduquer son périnée peut avoir de nombreuses et fâcheuses conséquences : fuites urinaires (notamment lors de la toux ou du rire), risques d’incontinence urinaire et plus rarement fécale, altérations des sensations lors de la reprise des rapports sexuels… Et plus tardivement, en principe après la ménopause, il existe un risque de prolapsus (utérin ou vésical) – ce que l’on appelait jadis « descente d’organe ».

À quel moment commencer la rééducation ?

Classiquement, on peut démarrer dès 6 semaines après l’accouchement. La réalisation d’une épisiotomie, même si elle n’est pas complètement cicatrisée, n’est pas du tout une contre-indication à la rééducation périnéale – bien au contraire !

À noter : 10 séances sont prises en charge en totalité par la Sécurité sociale.

La rééducation abdominale, en revanche, ne devrait être entreprise qu’après la fin de la rééducation périnéale. Il est important de ne pas solliciter en « faisant des abdos » un périnée encore fragile.

Enfin, le sport ne doit être repris qu’au moins un mois après la fin de la rééducation périnéale.

Les différents exercices et méthodes de rééducation

Trois techniques de rééducation sont classiquement utilisées :

  • La rééducation périnéale manuelle : elle consiste en une contraction volontaire répétée des muscles releveurs de l’anus avec sollicitation ou contre-résistance par les doigts posés en intra-vaginal du thérapeute (très souvent une sage-femme ou un kinésithérapeute).
  • L’électrostimulation : elle consiste en une stimulation électrique des muscles du périnée via une sonde vaginale (qui doit être achetée car c’est une sonde personnelle !), ce qui entraîne leur contraction de manière complètement passive.
  • Le biofeedback : c’est une technique qui permet à la patiente, grâce à une sonde vaginale associée à un signal sonore ou visuel, de visualiser la contraction et le relâchement musculaire et donc d’améliorer la prise de conscience du fonctionnement périnéal.

Des exercices peuvent être faits à la maison en autonomie : par exemple, vous pouvez vous asseoir sur le sol devant un miroir et contracter l’anus et le vagin sous contrôle de la vue.

Apprendre à verrouiller votre périnée régulièrement tous les jours et en dehors des séances de rééducation proprement dites, c’est favoriser sur le long terme la qualité du plancher périnéal et prévenir les conséquences périnéales à long terme de la grossesse et de l’accouchement.

Houda CHIKHAOUI
Sage-femme libérale
Paris

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