Anne-Marie, tombée enceinte naturellement à 40 ans, partage son expérience de la maternité tardive. Entre surprises, défis et joies, elle montre que vivre une grossesse à 40 ans est possible et enrichissant. Découvrez son témoignage inspirant pour toutes les femmes qui envisagent une grossesse après 40 ans.

Le témoignage d’Anne-Marie

Je m’appelle Anne-Marie, j’ai 43 ans, je suis pacsée avec Olivier qui a 53 ans. Je suis maman d’une petite Aliénor qui est âgée de 16 mois. Je suis tombée naturellement enceinte pour la première fois à 40 ans et j’ai accouché à 41 ans.

Mon bébé surprise

J’ai toujours eu ce désir intrinsèque d’avoir des enfants, mais la vie a fait que je n’ai pas rencontré de partenaire assez fiable pour envisager une grossesse. Mes proches et ma famille n’ont jamais été insistants sur le fait que je n’étais pas mère. Je subissais davantage les injonctions des personnes qui m’étaient inconnues ou qui avaient peu d’importance pour moi, comme des collègues que je connaissais peu. Ils réagissaient par exemple en me disant « Ah, tu n’as pas d’enfant à 40 ans ? ». Si je suis insensible aux paroles des personnes qui n’ont pas de crédit pour moi, j’étais tout de même peinée de ma situation. J’étais la seule parmi mes amis à ne pas avoir d’enfants, c’était difficile à vivre, ça me rendait particulièrement triste.

C’est pourquoi j’ai décidé de me lancer dans un parcours PMA en Belgique pour être maman solo. J’ai d’abord fait les examens préconceptionnels et malheureusement, ils n’étaient pas bons du tout. Mes cycles étaient très irréguliers et les examens montraient qu’il y avait urgence. Selon ma gynécologue, le seul moyen pour moi de tomber enceinte était de faire une FIV.

J’ai donc engagé les démarches avec une clinique en Belgique, à Bruxelles, et j’ai eu mon premier rendez-vous sur place alors que je me mettais tout juste en couple avec Olivier. Olivier et moi nous connaissions via notre association, un club de photo, et nous nous sommes rapprochés au premier confinement. On s’écrivait tout le temps… C’est une vraie love story, comme dans les films ! On a beaucoup de chance tous les deux.

Très vite après notre rencontre, je lui ai parlé de mon projet de PMA. Il était tout à fait partant pour m’accompagner dans cette aventure, même s’il ne savait pas quelle serait sa place exacte. J’avais tout son soutien !

À la sortie du second confinement, nous sommes partis à la rencontre de sa famille à Nancy. Nous y passions les fêtes de fin d’année et je me sentais mal. J’avais la nausée, j’étais très fatiguée. J’ai mis ça sur le compte de l’hiver, des plats trop copieux de Noël… Puis nous nous sommes rendus chez mes parents pour quelques jours et mon mal-être ne passait pas. Mes règles n’arrivaient pas, j’avais la poitrine douloureuse mais ça ne m’inquiétait pas, puisque mes cycles étaient longs et irréguliers. Je me suis dit qu’elles n’allaient pas tarder à arriver.

Nous sommes rentrés chacun chez soi, en banlieue parisienne, et j’ai commencé à m’inquiéter d’être en préménopause, comme ma mère l’a été à 43 ans. J’en ai parlé à une amie au téléphone et elle m’a dit : « Mais non… Tu es enceinte ! » Je lui ai répondu que c’était impossible, que je ne pouvais pas être enceinte puisque la gynécologue m’avait dit que ce n’était pas possible, et qu’avec mon ex-compagnon, nous ne nous étions jamais protégés et je n’étais jamais tombée enceinte !

Mon amie m’a dit de faire un test, car dans tous les cas, la gynécologue m’en demanderait un. Je l’ai fait sans vraiment y croire et, vraiment instantanément, les deux barres sont apparues : le test était positif ! J’étais nue dans ma salle de bain, prête à aller prendre ma douche, et l’excitation et la panique m’ont submergée. J’ai aussitôt refait un test : positif !

J’ai tout de suite appelé Olivier en visio, j’étais en pleurs. Je me demandais ce qu’il allait se passer : j’avais 40 ans, il en avait 50, il était déjà papa d’un fils de 20 ans… Les grossesses après 40 ans sont risquées… Est-ce qu’il allait partir ?

Je lui ai dit : « C’est la merde, je suis enceinte ! »

Ce à quoi il a répondu : « C’est génial mon amour, c’est une super aventure qu’on va vivre ensemble ! »

En une phrase, il a dissipé la plupart de mes inquiétudes, et nous voilà lancés dans cette extraordinaire aventure ensemble ! Nous nous sommes mis en couple au premier confinement… Au deuxième confinement, nous attendions un enfant ! C’est une histoire incroyable, un bébé miracle issu d’un véritable amour. J’en pleure encore.

Une grossesse à 40 ans, ça peut aussi très bien se passer !

Une grossesse à 40 ans est appelée « grossesse gériatrique » : ce mot est terrible et il ne reflète pas du tout la grossesse que j’ai vécue.

Si le premier trimestre est marqué, comme pour la plupart des femmes enceintes, de fatigue et de nausées, je me sentais vraiment bien ! J’avais des angoisses, comme une peur phobique de l’accouchement et la crainte de l’amniocentèse… qui a dû avoir lieu.

La prise de sang du troisième mois était très mauvaise. Nous avons fait l’amniocentèse, un examen très stressant — mais pas douloureux, si ça peut en rassurer quelques-unes. C’est une grande aiguille qui vient ponctionner du liquide amniotique. J’étais suivie en maternité par une gynécologue spécialisée dans l’accompagnement des « grossesses tardives ». Entre la prise de sang, l’examen et le résultat final, il s’est passé un mois. Un mois pendant lequel j’ai comme mis ma grossesse « en stand by ». Je ne lisais plus d’articles, n’achetais plus de vêtements de bébé… rien. Finalement, tout est bien qui finit bien : l’amniocentèse n’a rien révélé !

À part cet événement, j’ai vraiment eu une grossesse de rêve… hormis le fait que je n’ai pas aimé être enceinte ! J’ai pris 17 kilos et je ne me trouvais pas super belle, même si j’adorais ce ventre. Je suis une femme très indépendante et je n’ai pas du tout aimé perdre en autonomie et ne plus pouvoir me baisser, me laver correctement avec ce gros ventre. À part passer devant tout le monde à la caisse, je n’ai pas aimé être enceinte (rires).

Mon accouchement

Mon accouchement s’est vraiment bien passé. J’avais une peur irrationnelle que mon mari ne trouve pas de place et me rejoigne plus tard à la maternité et finalement… qu’il loupe l’accouchement. Du coup, pour pouvoir rester avec lui, je suis restée dans la voiture jusqu’au bout, même si nous nous sommes garés loin de la maternité !

J’ai perdu les eaux naturellement le mercredi à 13 h et j’ai accouché à 4 h du matin. J’ai seulement eu une piqûre d’ocytocine pour accélérer l’accouchement, ma petite fille s’étant arrêtée de descendre. Je ne vous cache pas que de 13 h à 19 h, je n’avais pas de péri et ce n’était pas le meilleur moment de ma vie !

J’ai eu la chance d’être accompagnée par des sages-femmes extraordinaires, je ne pensais pas que des femmes comme ça pouvaient exister ! Quand l’une d’entre elles est entrée, il paraît qu’elle m’a demandé mon niveau de douleur de 1 à 10 et que j’ai simplement répondu « Putain… ». J’ai également dit en pleurant à Olivier que je n’en pouvais plus, que j’allais « me buter s’ils ne me mettaient pas la péri ». Ce qu’ils ont donc fini par faire… et ça allait vraiment beaucoup mieux. Mohammed, c’est le nom du médecin anesthésiste dont je me souviendrai toute ma vie !

La péri était bien dosée, je n’avais pas mal et je sentais ma fille descendre. Ils n’ont utilisé aucun instrument, j’ai eu une toute petite déchirure avec un tout petit point, je n’ai pas eu d’hémorroïde, pas de séquelles, des saignements qui ont duré 10 à 15 jours grand maximum… Bref, le bonheur pour un accouchement. Et Olivier a été super présent. J’étais tellement inquiète en écoutant les récits d’accouchement de mes copines !

Être maman à 41 ans m’a aidé à me faire confiance

Je pense qu’être mère à 41 ans permet d’être plus à l’écoute de ce que peuvent nous dire les professionnels de santé. On se fait plus facilement confiance car on est à un âge où on se connaît mieux. On a vécu, on a pu expérimenter pas mal de choses, construire sa carrière professionnelle… Tout ça nous donne une certaine assurance. Enfin, c’est ma propre expérience, mais c’est vrai que ma personnalité à 41 ans m’a vraiment aidée à me faire confiance et à ne pas trop écouter les injonctions et ce que me disaient mes amies en termes d’éducation.

On est vraiment des parents cools avec Olivier, dans le sens où on n’est pas du tout stressés. Olivier a « redoublé » puisqu’il a déjà été papa, ce qui doit aider ! Mais on ne s’est pas du tout mis la pression. Et si, de temps en temps, des personnes demandent s’il est le grand-père d’Aliénor, eh bien… on en rigole !

Notre organisation

Quand je suis tombée enceinte, j’étais au chômage depuis 3 mois. En apprenant ma grossesse, j’ai aussi changé mes perspectives et décidé de ne plus faire carrière. Je suis une femme féministe, indépendante, engagée… J’ai eu une très belle carrière, j’ai eu le temps de vivre cette expérience et ce n’est plus ce dont j’ai envie. Ma famille est devenue ma priorité.

Je suis donc encore au chômage aujourd’hui et j’en profite pour suivre une formation dans le marketing digital afin de retrouver un travail en CDI ou en freelance. Pour que je puisse me concentrer sur ma formation, mes parents gardent la petite 2 jours par semaine et Olivier télétravaille 2 à 3 jours par semaine, ce qui est top !

Nous n’avions pas de place en crèche malheureusement, ce qui m’aurait laissé plus de temps. Parce qu’aujourd’hui, entre la petite, les cours, la recherche d’emploi… je n’ai pas du tout de temps pour moi. Ce qui est assez difficile pour moi car avant, j’étais toujours bien habillée, très élégante et aujourd’hui je n’ai pas le temps d’aller chez le coiffeur ! Ça fait plus d’un an que je n’ai pas lu un livre par exemple. La maternité, c’est un amour immense, indestructible, indescriptible… Mais c’est aussi très difficile.

Le message que j’aimerais transmettre

Voilà ce que j’aimerais dire aujourd’hui au travers de mon témoignage :

  • Quel que soit l’âge, les belles histoires d’amour existent !
  • Après 40 ans, il est toujours possible d’avoir une grossesse idéale et un accouchement facile.
  • Être mère, avoir un enfant, c’est la plus belle chose que j’ai vécue dans ma vie, accompagnée de l’homme que j’aime le plus au monde. Ça change une vie : c’est à la fois beau, extraordinaire et difficile. Mais comme j’aime le dire : tout passe ! Face au bonheur et à l’amour incommensurable, les difficultés sont bien moindres. Faites-vous confiance !

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