Retrouvez l’interview de Juliette Gourmelon, Responsable Diversité et Inclusion chez Allianz France, qui nous dévoile les actions mises en place chez Allianz en faveur du bien-être des équipes.
Quel poste occupez-vous chez Allianz France ?
Je travaille au sein de la Direction des ressources humaines en tant que responsable des sujets « Diversité, inclusion, engagement collaborateurs et marque employeur ».
Comment définissez-vous « Diversité et inclusion » chez Allianz France ?
La « Diversité » couvre 5 grandes thématiques : égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, handicap, multigénérationnel, inclusion LGBT+ et diversité sociale et culturelle. La notion d’inclusion désigne plutôt des comportements, de respect et d’ouverture essentiellement, que l’on promeut dans l’entreprise, par exemple par le biais de la formation des managers.
Quelles actions avez-vous réalisées concernant l’équilibre vie professionnelle-vie privée ?
Nous proposons par exemple un congé maternité très avantageux pour nos collaboratrices : 22 semaines entièrement rémunérées et sans condition d’ancienneté. Ce congé peut être prolongé par un congé d’allaitement allant jusqu’à 4 mois avec un maintien partiel de leur rémunération. Du côté du coparent, Allianz France est une des premières entreprises à proposer 5 semaines de congé paternité (7 jours de plus que la nouvelle durée légale du congé paternité), depuis le 1er janvier 2023.
Nous avons également un accord de télétravail avec un dispositif prévoyant deux formules : 2 ou 3 jours de travail à distance par semaine, au choix de chaque direction.
Quand avez-vous pris conscience de la nécessité d’être proactif sur les sujets vie pro-vie privée ? La crise sanitaire a-t-elle eu un impact ?
Nous n’avons pas attendu la crise sanitaire pour réfléchir sur ce sujet qui est une priorité pour Allianz France. Nous avons par exemple été précurseurs en matière de travail hybride puisque nous avons commencé à tester le télétravail dès 2017. Nous avons également développé depuis de nombreuses années la possibilité de travailler à temps partiel. La crise sanitaire a certainement accéléré les choses et a permis d’acter ou de formaliser un certain nombre d’initiatives pour soutenir les parents.
Avez-vous réalisé de la prévention autour du télétravail ?
En 2020, pendant le premier confinement qui a imposé le télétravail à 100 % pour toutes et tous, nous avons effectivement accompagné les managers dans la gestion de leur équipe à distance. Ensuite, avec la normalisation de 2 à 3 jours de télétravail par semaine, nous nous sommes rendu compte de l’importance d’accorder de la flexibilité dans la journée de travail de nos collaboratrices et collaborateurs. Nous avons mis en place des rituels pour fonctionner à distance et conserver le lien, le collectif, la convivialité et la performance.
Nous avons également lancé des actions pour éviter l’hyperconnexion. Par exemple, nous avons publié des guides de bonnes pratiques sur la façon de structurer sa journée en télétravail, un peu à l’identique d’une journée au travail sur site (notamment en faisant des pauses aux moments où l’on ne travaillerait pas habituellement). Nous avons développé d’autres idées : programmer des réunions dont les horaires conviennent à tout le monde, faire de l’exercice…
Comment ont été mises en place les mesures en faveur de la parentalité ?
Les mesures en faveur de la parentalité existent depuis longtemps chez Allianz France, au travers de différents dispositifs inscrits notamment dans nos accords successifs en faveur de l’égalité professionnelle, de notre accord temps de travail ou QVT (Qualité de Vie au Travail), ou encore de diverses chartes internes. Les activités sociales et culturelles portées par le Comité d’entreprise (CSE) sont également très nombreuses auprès des parents. Finalement, c’est dans l’ADN d’Allianz France !
Le coparent peut-il également bénéficier du temps partiel s’il le souhaite ?
Le coparent peut en bénéficier tout autant que la maman : cela fait partie des messages que l’on fait passer, car cela ne se sait pas assez.
Comment sont mises à disposition les informations liées aux congés de parentalité et quelles sont les actions mises en place par Allianz France lors de l’annonce d’une grossesse ?
Toutes les informations sont disponibles sur notre intranet, et nos responsables RH les connaissent bien et sont en mesure d’informer et d’accompagner les collaboratrices concernées. Un certain nombre d’avantages sont formalisés dans notre accord « Égalité professionnelle ». Par exemple, une femme enceinte a droit à une réduction de son temps de travail dès lors qu’elle a déclaré sa grossesse, ainsi qu’à des absences rémunérées pour ses examens médicaux en lien avec la grossesse. Le coparent a également droit à trois absences rémunérées pour pouvoir assister aux examens.
Avez-vous également mis en place des mesures pour les familles confrontées au handicap ?
Des initiatives existent depuis plusieurs années dans nos accords handicap. Notre dernier accord, qui est entré en vigueur en janvier 2023, va un peu plus loin puisque certaines mesures sont élargies aux aidants familiaux. Concrètement, les parents concernés ont besoin de temps, notamment pour des démarches administratives ou médicales. Nous prévoyons ainsi 2 jours de congés au moment de l’annonce du handicap d’un enfant, ainsi que 6 jours d’autorisation d’absence « enfant malade » par an pour ces familles, en plus des 6 jours « enfant malade » par an qui existent pour chaque collaboratrice et collaborateur.
Par ailleurs, nous avons à cœur de proposer des initiatives innovantes et avons ainsi récemment lancé un partenariat pilote avec la start-up Mila, qui a permis aux enfants des collaboratrices et collaborateurs Allianz France atteints de troubles spécifiques des apprentissages (« troubles dys ») de bénéficier du dispositif médical Mila-Learn, une application ludique de rééducation. Nous souhaitons ainsi contribuer à soulager la charge mentale supplémentaire des parents d’enfants rencontrant certaines difficultés.
Sur la parentalité, est-ce que vous avez développé des solutions à destination de publics spécifiques, tels que les parents solos ?
Dans le cadre de la parentalité, nous avons par exemple un partenariat avec La Maison Bleue qui nous permet de proposer 90 places en crèche à nos collaboratrices et collaborateurs, partout en France. Les parents solos sont bien évidemment prioritaires dans l’attribution des places.
Est-ce que vous avez des axes de prévention, notamment sur l’équilibre vie pro-vie perso et la parentalité, que vous souhaitez mettre en avant en 2023 ?
En 2021, à la sortie des multiples confinements, nous avons proposé à nos collaboratrices et collaborateurs l’application « Mon mental et moi », créée avec l’aide de Kelindi, pour alerter sur les signes de fatigue. Depuis, nous abordons régulièrement le sujet de la santé mentale au sein de l’entreprise, et les équipes y sont davantage sensibilisées qu’avant. En 2023, nous allons renégocier avec nos partenaires sociaux notre accord QVT et notre accord de télétravail, qui nous permettront de poursuivre nos actions en faveur de l’équilibre vie pro/perso.
Avez-vous pu mesurer un engagement plus fort des équipes parce que vous avez mis en place une politique forte en matière d’équilibre de vie ?
Nous avons de très bons retours concernant le ressenti des équipes. Notre Comité d’entreprise (CSE), au travers de ses activités sociales et culturelles, est très actif sur les sujets de parentalité : co-financement des places en crèche, services de mode de garde d’urgence, partenariat avec une plateforme de soutien scolaire, hotline d’écoute dédiée aux parents, CESU, chèques rentrée scolaire, chèques cadeaux à Noël… Ce sont des vrais « plus » pour l’engagement des collaboratrices et collaborateurs.
Ces solutions de soutien à la parentalité permettent-elles, selon vous, de favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes ?
Nous y travaillons ! Nous savons qu’un plus gros investissement du coparent est bénéfique pour la carrière des femmes — d’où la mise en place d’une semaine supplémentaire de congé paternité. Les mentalités évoluent : en 2019, nous avons lancé un large dispositif de lutte contre le sexisme au travail, que nous continuons de déployer. Autre exemple, à l’occasion du 8 mars, nous avons lancé une série de portraits en interne mettant en valeur des femmes occupant des postes à responsabilités dans l’entreprise.
S’il y a des sujets sur la parentalité que vous aimeriez particulièrement valoriser, lesquels seraient-ils ?
Il faut promouvoir l’équilibre des rôles entre les parents, et cela commence par le fait d’encourager les coparents à prendre leur congé paternité. Il faut aussi permettre aux coparents de prendre un temps partiel pendant les premières années de l’enfant s’ils le souhaitent, en leur faisant comprendre que ce n’est pas pénalisant pour leur carrière.
On parlait des LGBT+ tout à l’heure, est-ce que vous prenez en compte les parcours PMA ?
Les couples homosexuels ont les mêmes droits que les couples hétérosexuels. Les différents congés et jours de repos existants au sein d’Allianz permettent de s’absenter pour les rendez-vous médicaux qui rythment le parcours PMA. Nous avons également proposé une conférence sur le thème de l’homoparentalité le 17 mai dernier, lors de la Journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie. De manière générale, l’inclusion consiste à offrir les mêmes droits et avantages à toutes les familles, quelle que soit leur configuration.